Nouvelle chute des mises en chantier de logements, la FPC prédit un rebond

« Patience », conseillent les professionnels…

Selon le ministère, 72 710 logements ont été mis en chantier au cours des trois derniers mois (décembre 2008 – février 2009), soit 22,1 % de moins qu’à la même période de l’année dernière. Sur douze mois courants (mars 2008 – février 2009), la baisse atteint 17,4 %, pour un total d’environ 358 500 maisons et appartements commencés. « Un niveau comparable à celui observé en août 2004 », commente le ministère. Comme en janvier, le repli est plus important dans le collectif (- 22,2 %, à 144 141 logements) que dans l’individuel (- 13,4 %, 154 425). Tendance comparable pour les permis de construire, en baisse de 14,8 % sur le dernier trimestre (100 119) et de 17,5 % sur douze mois, pour 443 394 autorisations. Un niveau que le MEEDDAT juge « élevé, supérieur à celui constaté en juillet 2004 ». Là aussi, le recul est plus marqué pour les logements collectifs (-22,3 % 189 744) que pour les logements individuels (- 16,4 %, 221 840).

Un décalage de huit mois Ces chiffres confirment le « paradoxe » évoqué la semaine dernière par Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs. Lors d’un déplacement à Marseille en compagnie de François Fillon, Premier ministre, et de Christine Boutin, ministre du Logement, le dirigeant a constaté que « les autorisations de construire et les mises en chantier étaient encore à la baisse en janvier et février, alors que les ventes ont largement augmenté ». Portées par la baisse des taux d’intérêt et l’engouement des ménages pour le dispositif de défiscalisation Scellier et le doublement du prêt à taux zéro, les ventes de logements neufs auraient ainsi été « multipliées par deux ou trois par rapport au quatrième trimestre 2008 ». Le taux de désistement, lui, aurait « diminué de moitié par rapport au mois de décembre », toujours selon M. Gabilla. Ce « paradoxe », a expliqué le président de la FPC, est né de « la conséquence logique du système de production propre [au secteur de la construction], qui implique des délais longs entre les ventes et le démarrage des travaux ». Les chiffres publiés chaque fin de mois par le ministère de l'Ecologie mesurent « le passé commercial des huit mois précédents et ne sont en aucune manière le reflet du présent », a poursuivi M. Gabilla.

Sans être immédiat, le rebond des chiffres de la construction serait donc proche. Probablement d’ici la fin de l’été, si l’on en croît le délai de huit mois évoqué par M. Gabilla - le temps pour l’effet des mesures du plan de relance de l’économie et du secteur immobilier en particulier, de se diffuser. Pour mémoire, la FPC table sur une stabilisation, voire une légère hausse des ventes de logements neufs en France cette année. De loin la prévision la plus optimiste publiée à ce jour. « J’espère pouvoir dire bientôt que si nous ne sommes pas au commencement de la fin, peut-être sommes-nous à la fin du commencement », a ajouté Jean-François Gabilla, en conclusion de son discours, citant Winston Churchill en pleine Seconde Guerre mondiale. La victoire est au bout de la truelle...

E.S.

Retrouvez plus de détails sur les prévisions de ventes de logements neufs de la FPC et celles, moins optimistes, des analystes d’Exane BNP Paribas. D'autres projections ici.