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Pécresse propose de limiter à 30% la part des HLM dans les villes

Cité de la Grande Borne à Grigny

Cité de la Grande Borne à Grigny - AFP

La présidente de la région Ile-de-France, qui présentait son plan banlieue, a dévoilé son "dispositif anti-ghetto".

Valérie Pécresse a présenté jeudi un "plan banlieue", pour "que les quartiers populaires ne deviennent plus des quartiers ghettos", proposant un plafond de 30% de logement sociaux, l'ouverture des lycées le soir et les week-ends, le triplement des micro-crédits pour les entrepreneurs ou un "passeport numérique".

Ce "pacte pour les quartiers populaires", d'un montant de "3,2 milliards sur 5 ans", est "issu de la frustration à la suite du rapport Borloo de voir que l'Etat ne saisit pas la balle au bond", a expliqué la présidente (LR) de la région Ile-de-France lors d'une conférence de presse au conseil régional à Saint-Ouen. "C'est une réponse au cri d'alarme des élus et des habitants des quartiers populaires".

Il reprend une série de mesures déjà votées: "le dispositif anti-ghetto", c'est-à-dire l'arrêt du financement du logement très social dans les communes qui ont déjà 30% de logements sociaux, la création de 100 quartiers écologiques et innovants sur 10 ans et de 32 internats, un "bouclier de protection" de vidéo-sécurité, 20.000 stages aux étudiants et 100 maisons de santé pour lutter contre les déserts médicaux.

Ouverture des lycées le soir

Parmi les nouvelles mesures, qui seront débattues en séance du conseil régional début juillet, une vingtaine de lycées vont expérimenter l'ouverture le soir, le week-end et les vacances, pour du soutien scolaire, des activités culturelles et sportives, de l'aide aux parents.

Le plan comprend aussi une aide majorée de 50% pour les maires des quartiers populaires pour construire ou rénover des postes de police municipale, un passeport numérique pour les personnes incapables d'utiliser internet, 1.000 stages "Jeux Olympiques" pour les jeunes et une semaine de gratuité du pass Navigo pendant le stage de 3e des élèves de quartiers populaires.

La région veut aussi investir 10% des crédits des projets de renouvellement urbain pour la construction d'"équipements interquartiers", et parvenir d'ici 2022 à ce que 100% des 30.000 décrocheurs scolaires d'IDF soient recontactés et la moitié inscrits dans une structure de réinsertion. Elle prévoit par ailleurs de tripler le nombre d'entrepreneurs accompagnés par le microcrédit (soit 6.000 d'ici 2022), dont 50% issus des quartiers populaires.

10.000 logements pour les infirmiers et aides-soignants

Le groupe Ensemble Ile-de-France (ex groupe PS) a dénoncé dans un communiqué un "plan improvisé pour les médias" dans lequel "il est difficile de trouver des mesures concrètes et nouvelles", rappelant que "depuis 2015, aucune mesure coercitive n'a été prise contre les communes présentant un déficit de logements sociaux" et que "le budget politique de la ville a été divisé par deux".

Ce "pacte pour les quartiers populaires" s'inscrit dans un plan plus large baptisé "Région solidaire", qui comprend également un "pacte rural", adopté en 2016 pour un montant de 1,1 milliard d'euros, et un plan "Ile-de-France terre d'engagements et d'innovations sociales" de 8 milliards d'euros. "Ces dépenses sont financées sans hausse d'impôt, mais grâce à des économies et des redéploiements de dépenses peu efficaces", et la vente du siège parisien de la Région qui rapportera 150 millions, a dit Valérie Pécresse.

Le volet "Terre d'engagements" prévoit notamment la création de 10.000 logements supplémentaires pour les infirmiers et aides-soignants d'IDF d'ici 5 ans et un fonds pour l'innovation sociale pour des projets associatifs et le financement de "modes de garde innovants" (crèche en horaires décalés, etc).

(AFP)

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