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Immobilier

Polémique sur les solutions au mal-logement

Un logement insalubre

Un logement insalubre - dr

Alors que la Fondation Abbé Pierre vient de publier son rapport 2011 sur le mal-logement, en affirmant que la France compte plus de 8 millions de mal-logés, le président de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), Jean Perrin revient sur les réponses apportées. Il dénonce une « surenchère médiatique ».

La Fondation Abbé Pierre a dévoilé le 1er février ses chiffres du mal logement, et ceux-ci sont toujours aussi impressionnants. La France compterait plus de 8 millions de mal logés et plus de 10 millions seraient en réalité « touchés de près ou de loin » par le phénomène. Pour Jean Perrin, ce 16ème rapport est « erroné, les chiffres étant disproportionnés ». Mais une fois le choc des chiffres passé, il est intéressant de comprendre quelle est la réalité qu’ils recouvrent et ce à quoi ils se rapportent.

Mal logement ne veut pas dire aucun logement

Outre les 685 000 personnes privées de domicile personnel (dont 133 000 sans domicile fixe), se rajoutent 2,7 millions de personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles. Ces conditions prennent en compte l’insalubrité, ou deux critères parmi les suivants : installation de chauffage insuffisante, mauvaise isolation, infiltrations d’eau, électricité non-conforme, absence d’installation sanitaire ou de coin cuisine. Le mal logement revêt alors des formes diverses et ne veut pas dire que toutes les personnes sont à la rue, mais que leurs conditions de vie sont plus difficiles que celles de la moyenne des Français. Pour Jean Perrrin, il y a donc 685 000 familles qui sont en grande difficulté et avec la livraison de plus de 350 000 logements neufs par an, la solution réside en grande partie dans la rénovation du parc ancien.

Rénover plutôt que construire ?

L’UNPI voit dans les importants chiffres de la Fondation, un moyen de légitimer les constructions de logement neuf et d’abandonner les rénovations de l’ancien. Jean Perrin affirme qu’ « il y a bien assez de construction de logements neufs en France, sauf peut-être à Paris ». Il poursuit en déclarant que « l’Etat doit rénover le parc ancien plutôt que de mettre du Scellier, qui ne bénéficie plus de l’attrait des débuts ». Les pistes que propose la Fondation Abbé Pierre pour lutter contre le mal logement comme « produire massivement et sans délai des logements », ne sont pas les bonnes d’après lui. Jean Perrin dénonce ainsi « la forte hausse des charges qui sont la cause principale des mauvaises conditions de logements». « Là est le vrai problème » martèle-t-il.

Et Outre la rénovation des logements anciens, déjà existants et souvent délabrés, le président de l’UNPI rappelle que l’Ile-de-France possède de nombreux bureaux vides et que plus de 50 000 ménages habitent dans des HLM, alors qu’ils gagnent plus de 10 000 euros par mois.

Nastasia Desanti