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Politique de la ville : Des efforts, mais peut mieux faire

Refonder la politique de la ville et l'aménagement des banlieues

Refonder la politique de la ville et l'aménagement des banlieues - dr

La politique de la ville souffre encore de plusieurs problèmes qui bloquent sa réelle mise en œuvre, malgré les crédits qui lui sont alloués. C'est la conclusion à laquelle sont parvenus deux députés, François Pupponi (PS) et François Goulard (UMP), dans la présentation de leur rapport sur l'évaluation des politiques de la ville, hier.

Après avoir remis leurs conclusions au Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques de l’Assemblée nationale, les deux élus ont tenu à rappeler que rien n’était perdu, même s’il y a encore beaucoup à faire concernant les politiques de la ville. « Il n'y a pas de fatalité. On peut encore réussir. A condition qu'il y ait de l'argent, mais aussi une volonté politique » a déclaré le député maire de Vannes, François Goulard, cité par Les Echos.

De gros moyens

De l’argent, il y en a. En 2009, l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE) a reçu 400 millions d’euros, l’aménagement des Zones franches urbaines, a couté 700 millions de dépenses fiscales et sociales, et le plan de rénovation urbaine a bénéficié d’1 milliard d’euros de crédits. Le problème ne semble donc pas résider dans les moyens mais plutôt dans leur mise en œuvre.

Une mauvaise coordination

Ce qui ressort du rapport, c’est la mauvaise coordination entre les différents services sensés s’occuper des questions financières, sociales, économiques, immobilières de la rénovation des banlieues. « Cette politique doit s'appuyer à la fois sur une nécessaire rénovation urbaine et sur une politique spécifique d'intervention sociale », avertissent les parlementaires. Ainsi, la politique de la ville souffre d'une véritable absence d'évaluation et de pilotage. « On change souvent de dispositifs, ceux-ci ne s'inscrivent pas suffisamment dans la durée (…), il n'y a pas de suivi réel et jamais de diagnostic. Les ministères ignorent la politique de la ville, l'administration locale de l'Etat constitue plus souvent un obstacle qu'une aide aux élus, qui devraient être davantage au centre du dispositif », dénonce François Goulard dans son allocution à la conférence de presse, rapportée par Les Echos.

Ainsi, les deux députés en appellent à de véritables « états généraux » concernant les politiques de la ville, avec une plus grande confiance accordée aux élus de terrain pour gérer ce dossier, plutôt que des crédits donnés sans vision ou réelle perspective

Nastasia Desanti