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Pour le patron de Nexity, "l'État se goinfre sur le logement"

Alain Dinin, invité de BFMTV-RMC

Alain Dinin, invité de BFMTV-RMC - BFMTV-RMC

Le PDG de Nexity était l'invité de BFMTV-RMC. Il est notamment revenu sur les recommandations politiques qu'il adresse au chef de l'État.

Alain Dinin tape du poing sur la table. Le PDG du géant immobilier Nexity dénonce la politique du logement. Il affirme que les positions prises "vont entraîner une baisse de la production dès 2019 alors que la demande reste soutenue et que le problème du logement abordable n'est pas assez pris en compte". Au micro de BFMTV-RMC, il martèle: "Nous serons 4 millions de familles en plus dans 20 ans. Elles seront à 45% seules ou monoparentales. Il faut fabriquer au moins 400.000 logements par an. 450.000 logements par an si on compte ceux qu'il faut rénover".

Pour lui, c'est maintenant qu'il faut agir. C'est pourquoi, Nexity va soumettre au gouvernement une liste de 22 mesures pour faire baisser le prix du logement. Il veut agir sur la fiscalité et sur le prix du foncier. "Le prix du logement est plus cher en France qu'en Allemagne car la composition du prix du logement est plus atypique: un terrain très très cher, une fiscalité extraordinaire. C'est la première fiscalité mondiale. Dans aucun pays du monde on est autant fiscalisé", dénonce Alain Dinin.

11 milliards de prélèvements supplémentaires en 4 ans

Il en veut pour preuve le rapport, de cet été, de la Commission des Comptes du logement. "Les aides (APL, Pinel, …) représentent 42 milliards, c'est stable depuis 10 ans. Les recettes de l'État sur le logement c'est 74 milliards en 2017, en hausse de 4 milliards sur un an et de 11 milliards sur 4 ans". Et il ajoute: "L'État se goinfre sur le logement".

Effectivement, en 2017, les aides au logement on représenté 41,9 milliards d'euros, selon la dernière édition du Compte du logement, comme nous l'expliquions cet été après sa publication. En parallèle, les différents prélèvements sur le logement (TVA, taxe foncière, droits de mutation, etc.) pèsent 74,4 milliards d'euros. Soit un surplus pour les finances publiques de 32,5 milliards d'euros.

Et encore, ces données ne prennent pas en compte tous les impôts liés à l'immobilier. Par exemple, la partie immobilière de l'impôt sur la fortune (ISF), transformé depuis en impôt sur la fortune immobilière (IFI), la taxe d'habitation ou encore les droits de succession sur l'immobilier ne se retrouvent pas dans les Comptes du logement... Dans son livre "Le logement en France" publié en 2017, Pierre-François Gouiffès, maître de conférences à Science Po, avait refait les calculs. Il arrivait alors à 88,6 milliards d'euros de recettes publiques totales en 2014, soit bien plus que les 64 milliards d'euros recensés la même année dans les Comptes du logement.

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Diane Lacaze