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Pour Louis Gallois, il est urgent de reloger durablement les SDF

Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité.

Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité. - Eric Piermont - AFP

La président de la Fédération des acteurs de la solidarité reconnait les efforts du gouvernement concernant la politique d'hébergement. Mais il déplore que ce dernier privilégie la mise à l'abri plutôt que d'aider ces ménages à trouver un lieu de vie pérenne.

Des solutions pérennes plutôt que de tout miser sur les places d'hébergement d'urgence. C'est en substance le message que tient à faire passer Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, dans un entretien aux Échos publié mercredi, à l'occasion des assises du "Logement d'abord". L'ancien patron d'Airbus et de la SNCF reconnait les efforts du gouvernement en matière d'hébergement d'urgence. En effet, le budget du ministère de la Cohésion consacré à cette politique va augmenter de 43 millions d'euros l'an prochain, pour atteindre 1,92 milliard d'euros. 5.000 places d'hébergement supplémentaires vont ainsi être pérennisées l'an prochain, portant leur nombre à 135.000.

Mais Louis Gallois déplore que "la politique d'hébergement privilégie la mise à l'abri, dans des conditions souvent très rudimentaires, au détriment de la qualité de l'accueil". Il en veut pour preuve le budget des centres d'hébergement et de réinsertion sociale qui, lui, a diminué de 20 millions d'euros cette année et sera amputé de 57 millions d'euros au total sur quatre ans.

Des ménages logés et accompagnés

Ce qu'il demande? Plus de soutien dans la mise en place de la politique du "logement d'abord". À savoir, reloger les personnes à la rue, sans nécessairement passer par l'hébergement d'urgence. 20.000 places d'intermédiation locative ou dans des maisons relais sont prévues dans le budget 2019 et le gouvernement promet 50.000 places de plus d'ici 2022, un bon début mais pas suffisant pour Louis Gallois. Car il faut que ces ménages soient suivis.

Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité assure qu'une fois que ces ménages ont trouvé un logement et s'ils sont correctement accompagnés, ils sont autonomes, payent leur loyer et sont réinsérés. "Cette politique a montré son efficacité dans d'autres pays et déjà en France, mais elle est encore embryonnaire".

Dans la même veine, Louis Gallois aimerait plus de place dans les PLAI, ces logements sociaux réservés aux personnes en situation de grande précarité. Il en existe 40.000 aujourd'hui, il en aimerait 60.000.

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