Réforme des APL: le gouvernement justifie les économies qu'il veut faire

Dans quelques jours, certains ménages verront leur aide personnalisée au logement réduite, voire supprimée. Une réforme vivement critiquée par plusieurs associations. Le gouvernement tente d'éteindre l'incendie.
(BFM Immo) - À partir du 1er octobre 2016, un projet de décret prévoit d’intégrer dans les bases de calcul des aides personnelles au logement (APL) le patrimoine des ménages dépassant 30.000 euros. Mais plusieurs associations se sont élevées contre cette mesure, craignant notamment que les familles et les épargnants les plus fragiles, titulaires de livrets d’épargne défiscalisés (Livret A, LDD, LEP) -les produits d'épargne les plus répandus en France- soient, eux, aussi touchés. Autres victimes collatérales de la réforme selon elles: les ménages qui ont hérité d'un bien en indivision ou acheté et rénové un logement en vue d'une reconversion professionnelle ou, tout simplement, d'un départ à la retraite.
Une avalanche de critiques qui a conduit le gouvernement à s’expliquer. Tout d’abord, les détenteurs "modestes" de livrets A ne seront pas impactés car "l'encours moyen d'un livret A est aujourd'hui d'environ 4.000 euros, bien en deçà du seuil d'application de la mesure de 30.000 euros", a tempéré le ministère du Logement, cité par La Tribune.
Une aide "plus juste socialement"
Dans un communiqué, le ministère du Logement martèle de son côté que "cette réforme concerne uniquement les personnes payant un loyer anormalement élevé, les personnes ayant un certain niveau de patrimoine ou celles dont le foyer fiscal est assujetti à l’ISF". D’une manière générale, précise-t-il, son objectif est de "pérenniser la plus importante aide sociale en France (…) en la rendant plus pertinente et plus juste socialement". Concrètement, l’idée est d’éviter que des étudiants sans revenu mais dont les parents sont aisés puissent bénéficier de l'allocation.
Près de 6,5 millions de bénéficiaires, locataires ou propriétaires, touchent actuellement les APL, sous conditions de ressources. Et parmi eux, environ 10% sont potentiellement visés par une baisse, voire une disparition, des aides au logement. Mais sur ce point aussi le gouvernement se veut rassurant: la réforme des APL "permettra une économie évaluée à environ 90 millions d'euros par an soit 0,5% du total des allocations versées chaque année", ajoute La Tribune.
- Dernières actualités divers
- 09:16 Ce boîtier qui évite les fêtes trop bruyantes dans les logements loués
- 20/04 En 2020, ce n'est pas l'Ile-de-France qui a tiré le marché immobilier, c'est la province
- 19/04 La chambre régionale des comptes dénonce d'importants retards pour réhabiliter le centre de Marseille
- 18/04 Si un local commercial ne respecte pas le règlement de copropriété, on peut résilier son bail
- 16/04 Quand des mini-maisons servent d'hébergement temporaire à des mères isolées à Villeurbanne
- 14/04 Airbnb va donner 100 euros pour chaque nouvelle annonce de location à la campagne
Pour diminuer le poids de l'APL dans son budget, pourquoi le gouvernement n'oblige-t-il pas les banques à intégrer le RSA et les aides au logement dans les revenus des personnes qui leur demande un crédit immobilier pour acquérir leur résidence principale ? Actuellement, si une personne au RSA demande un crédit immobilier de 150 euros par mois, pour lequel elle bénéficiera de 120 euros d'aide au logement, il lui sera refusé car la banque ne tiendra pas compte de son RSA dans ses revenus. En conséquence, elle continuera de payer 300 euros de loyer pour lequel elle recevra 270 euros d'APL...jusqu'à la fin de ses jours, si rien ne change et ne lèguera rien à ses descendants.