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Remaniement: un ministère du Logement "plus vert" confronté à de nombreux chantiers

Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement

Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement - Ludovic Marin - AFP

Emmanuelle Wargon a été nommée ministre déléguée chargée du Logement dans le nouveau gouvernement. Un portefeuille désormais placé dans le giron du ministère de la Transition écologique.

Le ministère du Logement sort du giron de la Cohésion des territoires pour entrer dans celui de la Transition écologique. L'ancienne secrétaire d’État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, devient en effet ministre déléguée chargée du Logement dans le nouveau gouvernement Castex. Un portefeuille désormais rattaché au ministère de la Transition écologique, confié à la députée LREM de la Somme Barbara Pompili. Jusqu'ici, le ministre délégué de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, dépendait du ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.

Emmanuelle Wargon était secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire depuis le 16 octobre 2018. Auparavant, elle était employée chez Danone en tant que “directrice de la communication et des affaires publiques”. De 2007 à 2010, elle était directrice de cabinet de Martin Hirsch, alors Haut commissaire aux Solidarités actives contre les pauvretés. Elle a ensuite été secrétaire générale des ministères sociaux (Santé, Travail, Sport) jusqu'en 2012. Et enfin, elle a été déléguée générale à la Formation professionnelle et à l'Emploi au ministère du Travail de 2012 à 2015.

Une rénovation énergétique qui patine

Ce double choix de l'exécutif (Emmanuel Wargon et un portefeuille dédié spécifiquement au Logement et rattaché à l'écologie) réjouit la Fnaim. “Ce double choix s’inscrit dans la cohérence d’une politique qui doit désormais être résolument tournée vers la rénovation énergétique”, précise dans un communiqué la Fédération nationale de l’immobilier. Jean-Marc Torrollion, son président, précise: “Je me réjouis à la fois de la nomination d’Emmanuelle Wargon et qu’un ministère soit dédié au Logement. Le chantier de la rénovation énergétique des logements est immense mais il représente une chance inouïe pour la relance et doit être une priorité. Emmanuelle Wargon est la personne en capacité de conduire ce dossier sensible, comme le montrent les travaux qu’elle a déjà engagés”.

La nouvelle ministre du Logement devra rapidement se pencher sur ce dossier, alors que la nouvelle prime à la rénovation énergétique ("MaPrimeRénov"), attire beaucoup moins de ménages que prévu. Seules 50.000 demandes ont été déposées depuis janvier, très loin de l'objectif fixé à 200.000 cette année.

La Fnaim appelle à finaliser l'organisation de la filière

Le président de la Fnaim énumère les autres dossiers qui attendent la nouvelle ministre du Logement: “Je pense à la proposition de loi Nogal (relations entre les bailleurs et les locataires, NDLR) ou à la numérisation de la chaîne immobilière. Et j’espère qu’ils ne seront pas les oubliés de ce remaniement car ils doivent constituer aussi des piliers de la relance”. La Fnaim précise également qu’un dossier prioritaire demeure ouvert, “finaliser la structuration de la profession: mise en place de la commission de contrôle du CNTGI (le Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières, NDLR), reconnaissance réglementaire du caducée des professionnels de l’immobilier, sécurisation de la formation des salariés... Il est désormais urgent d’aboutir sur ce chantier, dans la continuité de ce qui a été accompli depuis 2017”.

Un plan de relance de la construction?

D'autres représentants du secteur veulent également jouer la "carte verte" auprès de la nouvelle ministre. L'Union sociale pour l'habitat salue ainsi l'arrivée d'Emmanuelle Wargon au ministère du Logement et "veut s'inscrire dans une dynamique de relance durable", explique ainsi l'organisation dans un communiqué. "Avec le projet de relance que nous allons proposer à Emmanuelle Wargon, nous pouvons dessiner une trajectoire positive pour le logement social, essentielle au moment où la crise sociale menace de s'aggraver et où l'enjeu climatique s'impose".

Du côté des constructeurs, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) souligne dans un communiqué, en reprenant une déclaration de 2017, que "pour être efficiente, la politique du logement doit s’appuyer sur une vision intégrant l’écologie, les énergies, les transports et l’immobilier". Avant d'ajouter, par l'intermédiaire de sa présidente Alexandra François-Cuxac: "alors que les municipales ont fait émerger de nouvelles majorités écologistes dans certaines métropoles, à nous de montrer que les savoir-faire et les projets en immobilier neuf font partie de la solution pour une ville durable". Un enjeu crucial pour les promoteurs, alors que pendant le confinement, le nombre de permis de construire a chuté de 40%. Le nombre de logements autorisés (hors maisons individuelles) devrait chuter de 100.000 unités en 2020. Un enjeu aussi pour le gouvernement, au moment où l'exécutif souhaite relancer la croissance, dont l'immobilier est un des piliers.

Diane Lacaze