Train de vie de l'Etat : Apparu veut rester en première classe !
Après l’idée de taxer les riches, cap sur les politiques ! Pas pour les taxer, mais pour réduire globalement le train de vie de l’Etat. C’est ce qu'a préconisé l’ancien ministre, Jean-Louis Borloo, qui a déclaré hier vouloir « qu’un effort visible soit fait sur les budgets de communication, les frais de bouche, les voitures de fonction des ministères et des grandes collectivités ».
Les réactions ne se sont pas faites attendre chez certains responsables… actuellement en place. Notamment Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au logement, qui avait déjà entendu cette proposition sortir de la bouche du président du Parti radical « il y a deux ans ». « J’adore Jean-Louis, mais c’est un peu facile, commente-t-il au Parisien. Je ne suis pas convaincu que la démagogie soit la bonne réponse ».
Un salaire… mais aussi des avantages !
En optant pour un tel discours, Jean-Louis Borloo ne pouvait éviter ces critiques, reprises en chœur par les responsables politiques en place. « Si on baisse les salaires des Français, on baisse ceux des responsables politiques. Mais si on ne touche pas aux salaires des Français, on ne touche pas non plus au salaire des ministres et des parlementaires », renchérit Benoist Apparu, sans un accroc dans la voix. Se cantonner stricto sensu au salaire des politiques n’est pas une approche globale du train de vie de l’Etat.
Des salaires aux origines historiques, la corruption aussi
« Ce n'est pas par les revenus de chacun, mais par son train de vie qu'il faut évaluer sa fortune », écrivait Cicéron. L'origine des salaires élevés de nos responsables remontent à la fin du 19ème siècle, sous la 3ème République, afin d'enrayer toute tentative de corruption. Ce qui n'a en rien empêché la crise boulangiste à la fin des années 1880, et le scandale de Panama (1892-1893), où plusieurs parlementaires ont été mêlés à des affaires frauduleuses. Aujourd'hui, le salaire brut d'un ministre s'élève à 13 471 euros mensuels. Après, à chacun de juger...