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Tribune - "Loi Alur : la question des "mal logés" n'est pas résolue"

Michel Baroni, professeur à l'Essec

Michel Baroni, professeur à l'Essec - dr

Une tribune de Michel Baroni, professeur à l’Essec et directeur académique du master Management immobilier.

Le parlement vient de se prononcer sur la loi ALUR qui prévoit des dispositions dans des domaines variés dont l’élément commun est l’accès au logement. Par rapport à l’objectif final d’en finir avec la pénurie de logements et de mieux adapter l’offre à la demande, les termes de la loi laissent un peu perplexes.

Le point certainement le plus positif concerne le transfert aux intercommunalités de la définition des Plans Locaux d’Urbanisme. En effet l’insuffisance du nombre de permis de construire dans bien des communes relève de la crainte des élus de ne pas satisfaire leur électorat ou de le faire évoluer. Cette mesure qui élargit le territoire pour ce type de décisions ne peut donc qu’aller dans le bon sens pour mieux prendre en compte l’intérêt général.

En revanche, on peut douter de l’efficacité d’une nouvelle régulation des loyers qui arrive un peu « après la bataille » et qui devrait décourager encore un peu plus les investisseurs en immobilier d’habitation. Alors que la demande des propriétaires occupants s’essouffle et que le moral des investisseurs recule, les chances d’obtenir une offre globale de logements plus proche de la demande s’amenuisent.

A moins que la politique ne s’oriente vers une incitation envers les particuliers à réallouer leurs portefeuilles vers des actifs qui devraient créer plus de richesse dans les années futures, à savoir les actions des entreprises… Dans ce cas la tentative peut être économiquement louable, mais la question des « mal logés » n’est pas résolue.

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