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Un an de prison avec sursis pour un homme qui avait "volé" une maison en Corse

Domainee du Murtoli

Domainee du Murtoli - Stephen Agostini - AFP

Le feuilleton judiciaire dure depuis 13 ans. Un homme a vidé de ses meubles une maison du domaine de Murtoli, y a réalisé des travaux et a changé les serrures.

Il contestait avoir accaparé la maison fortifiée d'une riche artiste, enclavée sur les terres de son luxueux domaine de Murtoli, en Corse du Sud. Paul Canarelli a vu sa peine s'alourdir lundi 21 octobre en appel, et a écopé de 12 mois d'emprisonnement avec sursis. La cour d'appel de Paris a assorti cette peine d'une amende de 40.000 euros et confirmé le jugement de première instance. Paul Canarelli, 52 ans, a été déclaré coupable de violation de domicile pour avoir changé les serrures de la tour génoise du XVIIe siècle, achetée par son accusatrice Anne de Carbuccia en 2001 et longtemps considérée comme une des plus belles demeures de Corse.

Le propriétaire du domaine de Murtoli a aussi été reconnu coupable de vol, pour avoir vidé la maison des effets personnels de l'artiste, et de dégradations, pour y avoir réalisé des travaux qui ont dénaturé la propriété. Dans cette affaire "devenue symbolique en Corse", la cour a "significativement aggravé les sanctions que méritaient les affronts que Anne de Carbuccia a subi" s'est réjoui son avocat, Jean-Pierre Versini-Campinchi. En première instance, Paul Canarelli avait été condamné à trois mois avec sursis et 20.000 euros d'amende. "Nous allons immédiatement former un pourvoi en cassation", a rétorqué Philippe Dehapiot, l'avocat de l'homme d'affaires.

Le feuilleton judiciaire qui oppose Paul Canarelli à Anne de Carbuccia dure depuis 13 ans. Au coeur de leur querelle, le fameux fortin, niché dans le maquis et qui surplombe les eaux du golfe de Roccapina, entre Sartène et Bonifacio. Un édifice implanté à l'extrémité du domaine de Murtoli, une réserve agricole et de chasse parsemée de bergeries de luxe, prisée des milliardaires et personnalités comme Leonardo Di Caprio ou Nicolas Sarkozy.

Un bail commercial oral

La tour, connue pour ses apparitions dans des publicités et magazines, avait été achetée en 2001 à l'ancien propriétaire, Paul d'Ortoli, par Anne de Carbuccia, épouse du milliardaire italien Alberto Tazartes. Mais en juin 2005, Paul Canarelli, qui pensait jusqu'alors que l'artiste était seulement locataire, invoque un bail commercial oral avec Paul d'Ortoli. Il conteste la vente et brandit son droit à exploiter la demeure en la louant à des tiers.

En 2006, il fait changer les serrures de la tour. Anne de Carbuccia n'y aura aucun accès jusqu'à ce qu'en 2009, la justice la conforte dans ses droits. Depuis, le fortin demeure inhabitable, selon l'artiste: il est "en ruines", à cause d'un dégât des eaux survenu lorsque Paul Canarelli l'accaparait et aucun artisan n'accepte d'intervenir pour des travaux. Lundi, la cour d'appel a également condamné Paul Canarelli à lui verser 80.000 euros de dommages et intérêts et 20.000 euros pour rembourser ses frais de justice.

(Avec AFP)

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