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Un locataire qui sous-loue son logement sans l'autorisation du propriétaire risque de devoir lui verser l'argent perçu

Il est financièrement dangereux de sous-louer son logement.

Il est financièrement dangereux de sous-louer son logement. - Boyan Topaloff - AFP

Un locataire avait décidé de mettre son appartement sur un site de location touristique de courte durée et avait gagné 30.000 euros en trois ans. Le propriétaire avait demandé de recevoir cette somme.

Le locataire qui sous-loue sans autorisation écrite du propriétaire prend le risque de devoir rétrocéder à ce dernier toutes les sommes qu'il a reçues des sous-locataires. Les loyers perçus par le locataire au titre d'une sous-location sont des "fruits civils" de la propriété et appartiennent en conséquence au propriétaire et non au locataire, explique la Cour de cassation.

Un locataire avait décidé de mettre son appartement sur le marché de la location touristique de courte durée et en avait retiré près de 30.000 euros en trois ans. Le propriétaire l'ayant appris a réclamé et obtenu le versement de ces sommes. La cour d'appel, en jugeant ce dossier, parlait de "détournement fautif au détriment du propriétaire". Le locataire lui, soutenait que le propriétaire recevait régulièrement les loyers, seule somme convenue entre eux, et que la perception d'autres sommes serait un "enrichissement sans cause", un second revenu pour la même occupation de l'appartement.

Tous les fruits doivent revenir au propriétaire

La "cause" de cet enrichissement est le droit de propriété qui s'étend sur tout ce que produit le bien, ont répondu les juges. Tous les fruits, sauf convention contraire, doivent revenir au propriétaire, selon le code civil.

La seule exception à ce principe, précise la Cour de cassation, serait que le propriétaire ait autorisé le locataire à sous-louer à son profit, mais les modèles de baux d'habitation excluent en général cette hypothèse. Si le bail est muet à ce sujet, c'est la loi du 10 juillet 1989, régissant les rapports entre locataires et propriétaires, qui s'applique et elle exige l'accord écrit du bailleur, tant pour le principe de la sous-location que sur le prix du sous-loyer, lequel doit demeurer inférieur au loyer payé par le locataire au propriétaire.

(Cass. Civ 3, 12.9.2019, B 18-20.727).

Avec AFP

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