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Immobilier

Un tiers des Français envisage d'acheter ou de vendre un bien immobilier en 2019

Les Français veulent acheter

Les Français veulent acheter - Mychele Daniau - AFP

Si près de 60% des Français pensent qu'il est intéressant d'acheter un bien immobilier en 2019, ils ne sont plus que 30% à réellement envisager un projet d'achat ou de vente cette année.

La pierre ne perd pas son rôle de valeur refuge aux yeux des Français. Même dans un contexte de ralentissement économique et de tension sur le pouvoir d'achat. Un sondage* publié fin février par Ifop pour Nestenn, un réseau d'agences immobilières issu de la fusion de Solvimo et d'Avis-Immobilier, montre que les Français portent en effet un regard sévère sur la situation économique et politique du pays. Pour 70% des personnes interrogées, la situation s'est détériorée ces deux dernières années. Et 71% des Français se montrent peu ou pas du tout confiants pour les deux prochaines années. Plus d'un Français sur deux (56% des sondés) estime d'ailleurs que le contexte politique et économique de ces deux dernières années a eu un impact négatif sur le marché de la pierre.

Malgré tout, ils sont 58% à considérer qu'il est intéressant d'acquérir un bien immobilier cette année. Un taux qui monte même à 65% chez les 18-24 ans, les CSP+ et les retraités. Les habitants de la région parisienne interrogés sont 62% à être séduits par l'idée d'un projet immobilier. Néanmoins, quand il s'agit de passer à l'acte, la frilosité se fait sentir. Ainsi, seulement 30% des Français envisagent réellement de vendre ou d'acheter un bien immobilier cette année. Dans le détail, 25% des personnes interrogées voudraient acheter et 17% vendre (certaines personnes pouvant à la fois vouloir vendre et acheter, tandis que d'autres ne prévoient que d'acheter ou de vendre).

Des intentions à la réalité, il y a cependant parfois un fossé. En 2018, on dénombre près de 970.000 transactions dans l'ancien, un record selon les données des notaires. Mais cela représente à peine 2,7% des logements (sur un parc qui en compte 36,33 millions) qui ont changé de mains. Le volume des ventes dans le neuf est quant à lui plus limité, avec par exemple 115.791 logements neufs vendus aux particuliers par les promoteurs en 2018, selon la Fédération des promoteurs immobiliers. Même en y ajoutant les 119.700 maisons individuelles vendues en secteur diffus (hors lotissements), on est très loin d'avoir un tiers des Français qui concrétisent leurs envies d'acheter ou de vendre.

Baisse du pouvoir d'achat et hausse des taxes

L'une des premières raisons de ce décalage, c'est le budget nécessaire. 45% des Français sondés dénoncent ainsi la baisse de leur pouvoir d'achat immobilier. Un sentiment on ne peut plus réel dans les grandes agglomérations. Dans la capitale par exemple, où les prix sont toujours en très forte progression, il faut dorénavant gagner 10.600 euros par mois avant impôts pour s'offrir 75 mètres carrés (en respectant un taux d'endettement de 33%).

18% des Français pointent également du doigt le niveau des taxes pour les propriétaires comme frein à l'achat. Dans son dernier rapport annuel sur les taxes foncières publié en octobre dernier, l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) notait que, parmi les 50 plus grandes villes de France, les taux de taxe foncière avaient encore augmenté dans 20 d'entre elles en 2018. En moyenne, la taxe foncière ainsi calculée a progressé de 1,78% en 2018 dans les 50 plus grandes villes de France après une augmentation de 11,8% sur la période 2012-2017.

*Sondage Ifop pour Nestenn réalisé en ligne du 24 au 25 janvier 2019 auprès d'un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession après stratification par région et catégorie d’agglomération).

Diane Lacaze