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Unibail-Rodamco prend 7,25 % de SFL

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Le mouvement de consolidation du secteur des foncières cotées commencerait-il à prendre forme ? Unibail-Rodamco, leader du secteur, fait son entrée au tour de table de la société foncière lyonnaise (SFL), dont il vient d’acquérir 7,25 % du capital auprès de la banque allemande Eurohypo AG, pour un prix total de 106,5 millions d’euros.

Officiellement, rien de plus dans cette opération qu’une « logique de placement financier », assure Unibail dans un communiqué. Un placement d’ailleurs réalisé à des conditions plutôt intéressantes, puisque les titres ont été acquis au prix de 31,59 euros, avec une décote de 10 % sur le prix de clôture de l’action, hier. On ne peut cependant s’empêcher de noter qu’un rachat de SFL, dont le patrimoine est essentiellement composé de bureaux parisiens, permettrait à Unibail, foncière spécialisée dans l’immobilier de commerce, de muscler son portefeuille de bureaux.

« Le scénario est envisageable, dans le sens où le capital de SFL est encore très instable », note un analyste parisien. Le promoteur espagnol Colonial, à la tête de 53 % de SFL, connaît depuis plusieurs mois une situation financière délicate, liée notamment à la déconfiture du marché immobilier espagnol. On se souvient que, fin 2008, dans le cadre de la restructuration de sa dette, il avait ouvert le capital de certaines de ses filiales, dont SFL, à ses créanciers Royal Bank of Scotland, le fonds d’investissement Orion et Eurohypo. Celui-ci vient donc de céder ses parts. Mais s’il n’est pas exclu que les autres suivent, cette instabilité seule ne semble pas à même de justifier une montée en puissance d’Unibail-Rodamco au capital de SFL. « La participation de 7,25 % qu’Unibail vient d’acquérir ne lui donne pas de siège au conseil d’administration de SFL, poursuit le même analyste. On peut imaginer que s’il avait effectivement le projet de jouer un rôle important dans l’avenir de la société, il aurait pris une participation plus importante, plus vite. L'hypothèse d'un rachat pur et simple aujourd'hui me semble d'ailleurs peu probable, et il serait plus logique », ajoute l’analyste.

Emmanuel Salbayre