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Vers un retour au calme du marché immobilier après l'euphorie ?

Tout porte à croire que le deuxième semestre sera nettement moins bon que le premier

Tout porte à croire que le deuxième semestre sera nettement moins bon que le premier - Philippe Huguen - AFP

Alors que l'offre de logements commence à se raréfier dans les grandes villes de France, les prix continuent de grimper. Résultat: les acquéreurs ne peuvent plus suivre. Au point que le courtier Empruntis table sur un recul du nombre de transactions au deuxième semestre.

Dans leurs bilans du premier semestre, tous les grands réseaux d'agences immobilières publient des chiffres spectaculaires: hausse de 13% des ventes chez Orpi, +11% chez Century 21. Mais à y regarder de plus près, il semble que la donne est en train de changer. Le premier, par exemple, observe de nouveau un allongement des délais de ventes (+5 jours). Surtout, les volumes sont moins étoffés que ces derniers mois. En cause, l'offre qui se raréfie dans les grandes villes de France. À Paris, sur les six premiers mois de l'année, le nombre de transactions enregistrées par le groupe Century 21 a progressé de seulement 3% sur un an, alors qu'il a bondi de 11% sur l'ensemble du territoire.

Moins d'offre de logements, des prix qui s'emballent... Si les grands réseaux ne se projettent pas encore pour le reste de l'année, les courtiers, eux, s'y risquent. Empruntis table ainsi sur des transactions -des dossiers de demande de crédit finançables, avec promesse d'achat signée- en baisse de 2 à 5% sur le second semestre. Il faut dire que la demande de crédit a considérablement faibli entre mai et juin (-18%). Une tendance à relativiser puisque le spécialiste n'a accusé sur un an qu'une baisse de 2% au premier semestre.

Attention à la hausse des prix

S'il est encore trop tôt pour parler de coup d'arrêt, un retour au calme semble se dessiner après l'euphorie des derniers mois. Reste un point de vigilance: les prix de l'immobilier et le risque que la dégradation du pouvoir d'achat finisse par empêcher de plus en plus de ménages d'accéder au crédit. De son côté, le réseau Guy Hoquet (groupe Nexity) note que cette hausse des prix affecte déjà le marché de la capitale, tandis que les ventes augmentent de 12% en France. "La faute à des prix qui ont flambé", pointe-t-il.

Entre le premier semestre 2016 et le premier semestre 2017, les prix parisiens ont continué leur progression et atteignent maintenant les 8940 euros du mètre carré en moyenne sur la période. Au deuxième trimestre, la barre des 9000 euros a été franchie, selon des chiffres de Century 21 publiés cette semaine. Depuis 2009, le prix au mètre carré dans la capitale s'est envolé de 45%, alors qu'il n'a progressé que de 9,5% en France, soit le même rythme que celui de l'inflation.

Marie Coeurderoy édité par J.M.

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