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Fiscalité immobilier

Alain Minc pour la suppression totale de l'ISF

Alain Minc

Alain Minc - dr

Alain Minc, ancien président du conseil de surveillance du Monde, et actuel conseiller politique et économique, proche de Nicolas Sarkozy, se prononce dans en entretien accordé aux Echos, pour « la suppression totale de l’ISF ».

L’ISF est en passe de disparaître, du moins dans sa version actuelle. Cependant, un certain nombre de propositions de parlementaires, vont plutôt dans le sens d’un « aménagement ». Le ministre du Budget, François Baroin, a notamment mentionné le relèvement du seuil d'assujettissement de 750 000 à 1,2 millions. Ce palier permettrait à 250 voire 300 000 contribuables de ne plus payer cet impôt. Mais pour Alain Minc, « la suppression totale de l'ISF est nécessaire, car c'est un mauvais impôt. Son aménagement ne provoquerait qu'insatisfaction et frustration ».

L'ISF justifié... en 1982

Pour expliquer sa position, le président du cabinet AM Conseil se base sur l’évolution des taux d’intérêts des placements financiers. « L’ISF a été créé en 1982, à un moment où les taux d'intérêt atteignaient 11 %. A cette époque, un prélèvement de 1,8 % n'était donc pas confiscatoire, puisque le capital était plus rémunérateur. Aujourd'hui, les taux d'intérêt approchent 2 %, soit à peine plus que l'ISF. L'impôt retire autant aux ménages que ce que leur rapportent leurs placements financiers ».

Pour taxer la résidence principale

Jérôme Chartier, député et porte parole du groupe UMP sur les questions de Budget, a proposé récemment de taxer les plus-values sur la vente de la résidence principale (jusque là exonérée). Alain Minc se positionne en faveur de cette solution. « Il faut que toutes les plus-values mobilières et immobilières des particuliers soient concernées ». Mais il précise que « pour être supportable, la réforme implique, de corriger l'effet de l'inflation ». En outre, pour compenser les pertes de l’ISF (4 milliards d’euros), l’ex président du conseil de surveillance du Monde préconise la taxation des revenus du capital « au même niveau que ceux du travail ». Il poursuit : « le différentiel qui existe aujourd'hui est indéfendable. Au lieu d'être soumis aux prélèvements libératoires de 31 % - impôt sur le revenu (IR), CSG et CRDS -, les dividendes et plus-values devraient être soumis au barème de l'impôt sur le revenu, à condition bien sûr de réévaluer le coût historique des actifs mobiliers et immobiliers ».

Adèle Raiton