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Allègement de l'ISF : Le "désarroi de l'exécutif", selon B. Thibault

Bernard Thibault milite pour plus de progressivité dans l'impôt

Bernard Thibault milite pour plus de progressivité dans l'impôt - dr

Le leader de la CGT prend position sur l’annonce de l’allégement de l’ISF, dans une tribune accordée aux Echos vendredi. Le syndicaliste fustige la réforme, mais ne s’étonne pas de la décision du président de la République. Selon lui, sa philosophie « ne change pas : il baisse les impôts des plus riches ».

Le virage à 180 degrés opéré par Nicolas Sarkozy sur l’impôt sur la fortune ne lasse pas d’étonner l’opposition. « Ce n’est pas une réforme, ce sont des mesures avant la présidentielle, signe du désarroi de l’exécutif », déplore ce matin Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT dans un entretien aux Echos. La volonté du chef de l'Etat de supprimer l’ISF a été troquée in extremis contre un simple allégement, passant de 6 tranches d’imposition à 2, le premier seuil passant de 800 000 euros à 1,3 millions. Les taux d’impositions sont désormais de 0,25 % pour les revenus compris entre 1 300 000 et 3 millions d’euros, et à 0,5 % pour les revenus supérieurs à 3 millions d’euros.

Philosophie inchangée

« L’allégement de l’ISF réduira encore la progressivité de l’impôt alors qu’il faut la renforcer », estime le syndicaliste, qui souligne toutefois que « supprimer le bouclier fiscal est un revirement symbolique ». Sa conclusion est néanmoins sans appel : « la philosophie de Nicolas Sarkozy ne change pas : il baisse les impôts des plus riches », cite le quotidien.

Aveu d'échec

Dès l’annonce de la mesure, la gauche est montée au créneau. Jérôme Cahuzac, député PS et président de la Commission fiscale à l’Assemblée nationale, dénonçait mercredi le « bricolage » de la majorité sur Europe 1. Une terminologie reprise par Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, qui allait (un tout petit peu) plus loin dans la Matinale de Canal Plus mercredi, parlant de « bricolage fiscal » du gouvernement. Michel Sapin, secrétaire national à l’économie au PS, et auteur de la célèbre loi Sapin de 1993 contre les malversations, estimait dans un entretien donné au Point, qu’il s’agit « d’abord et avant toute chose (…) d’un énorme aveu d’échec ».

Léo Monégier