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Fiscalité immobilier

Le prélèvement à la source, redouté par les Français, va-t-il freiner les achats immobiliers?

Les Français redoutent le prélèvement à la source.

Les Français redoutent le prélèvement à la source. - Philippe Huguen - AFP

Une étude d'OpinionWay pour Vousfinancer montre que 72% des Français expriment au moins une crainte liée au prélèvement à la source. Et parmi ceux qui envisagent un achat immobilier dans les deux ans, 55 % ont peur d’avoir plus de difficultés à faire face à leurs charges financières.

Alors qu'il sera mis en place dans quelques jours, les Français ont peur des changements engendrés par le prélèvement à la source. Un sondage d'OpnionWay pour le courtier Vousfinancer montre que 72% des Français expriment au moins une crainte liée au prélèvement à la source. En tête des appréhensions, les personnes interrogées citent des erreurs dans le montant prélevé (34% des Français), la baisse du pouvoir d'achat (24%), le sentiment de gagner moins d’argent (19%), la difficulté de gérer ses finances (16%) et le sentiment de payer plus d’impôts (14%).

"Les inquiétudes exprimées sont naturelles mais elles pourraient ne pas durer… Les Français vont avoir besoin d’un peu de temps pour s’habituer à cette nouvelle gestion de leurs finances. Mais après quelques mois, si le dispositif est efficace et le nombre d’erreurs limité, ces inquiétudes pourraient se dissiper rapidement, ce qui limiterait l’impact négatif réel de la mise en place du prélèvement à la source", explique Frédéric Micheau, directeur des études d’opinion chez OpinionWay.

Peur d'avoir plus de mal à faire face à leurs charges financières

D'ailleurs, un tiers des Français qui envisageaient un achat immobilier important en 2019 (voiture, bien immobilier, …) préfère le décaler.

15% des Français affirment avoir un projet immobilier dans les deux ans. Parmi eux, 55% ont peur d'avoir plus de mal à faire face à leurs charges financières, notamment le paiement des mensualités. Et 55% également redoutent que la banque leur accorde un montant inférieur à ce qu’ils auraient pu avoir avant la mise en place du dispositif.

Chez les primo-accédants, ces chiffres sont largement plus élevés. Ainsi, 75% craignent des difficultés à faire face à leurs charges financières et 72 % ont peur de voir leur capacité d’emprunt diminuer.

"Ne devrait pas modifier les calculs d’endettement"

Pourtant Vousfinancer précise : "D’après les partenaires bancaires que nous avons interrogés, la mise en place du prélèvement à la source ne devrait pas modifier les calculs d’endettement et de capacité d’emprunt. Les banques vont prendre en compte le 'net à payer avant impôt sur le revenu' qui reste inscrit sur les fiches de paie en plus du nouveau 'net à payer après prélèvement de l’impôt''.

Le courtier poursuit: "Le montant d’impôt déduit du salaire rentrera tout de même bien sûr en ligne de compte dans l’étude globale du dossier et l’évaluation du risque via le calcul du 'reste-à-vivre' qui est la somme restante toutes charges déduites (mensualités de prêt, autres prêts en cours, charges diverses, pensions alimentaires, impôts) et dont le montant minimum varie selon les banques avec une moyenne de 750 euros pour un célibataire, 1.200 euros pour un couple et 250 euros par enfants à charge. Certaines banques font tout de même exception : elles prennent déjà en compte les impôts en les déduisant du salaire net mais avec la possibilité d’aller jusqu’à 40 ou 50% de taux d’endettement (contre 33% en moyenne)".

Diane Lacaze