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Fiscalité immobilier

Les APL réduisent drastiquement les inégalités dans les dépenses de logement

Les allocations logement réduisent de moitié la charge des plus pauvres.

Les allocations logement réduisent de moitié la charge des plus pauvres. - Philippe Huguen - AFP

Avant versement des aides, les bénéficiaires des minimas sociaux affectent 46% de leurs dépenses au logement. Après le versement des aides, ce taux d'effort tombe à 25%, soit un niveau proche de la moyenne de l'ensemble des ménages.

Régulièrement accusées de faire augmenter le prix des loyers, les aides au logement sont également une véritable bouffée d'oxygène pour les plus pauvres. Une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) publiée ce mercredi montre en effet que les allocations logement réduisent de moitié le poids des dépenses de logement pour les bénéficiaires des minimas sociaux.

Avant le versement des aides au logements, les bénéficiaires de minimas sociaux (RSA, allocation de solidarité spécifique, allocation adulte handicapé et minimum vieillesse) affectent 46% de leurs dépenses au logement. Après le versement des aides, ce taux d'effort net médian tombe à 25% (la moitié d'entre eux ont un taux d'effort supérieur, l'autre moitié un taux inférieur).

Un chiffre qui se rapproche du poids du logement pour l'ensemble des ménages. En effet, avant les aides, le taux d'effort brut médian est de 23% pour les Français. Après le versement des aides, ce taux recule à 21%.

Les aides au logement (APL, ALS et ALF) sont versées par la Caisse nationale des allocations familiales et la Mutualité sociale agricole. Elles ont pour objectif d'aider les personnes aux revenus modestes à faire face à leurs dépenses de logement. Une large majorité des bénéficiaires de revenus minima garantis perçoivent des allocations logement. En 2012, 77% d'entre eux étaient dans ce cas, contre 17% de l'ensemble des ménages (en 2013). Ils touchaient en moyenne un montant mensuel de 290 euros (contre 220 euros pour l'ensemble des ménages percevant des aides au logement).

Plus de 20 milliards d'euros d'aides

"Que l’on compare les bénéficiaires entre eux selon la prestation perçue ou à l’ensemble des ménages, les écarts de montants des dépenses de logement sont relativement faibles, signe de leur caractère difficilement compressible", analyse la Drees. "Par exemple, la moitié de l’ensemble des ménages dépensent au moins 540 euros par mois pour se loger, quand la moitié des bénéficiaires de revenus minima garantis en dépensent au moins 550 euros". Ce sont donc les écarts de revenus au sein de la population qui expliquent en grande partie les différences de taux d'effort (avant le versement des aides) entre les plus aisés et les plus pauvres.

La volonté du gouvernement de réduire le poids des aides au logement suscite toujours une vive opposition. En 2017, l'exécutif avait décidé de baisser de 5 euros par mois les APL. Les aides au logement n'avaient ensuite pas été revalorisées en 2018 et elles ne le seront que de 0,3% par an en octobre 2019 et en octobre 2020. Les HLM doivent compenser cette baisse des aides en diminuant les loyers. Reste qu'une part importante des plus pauvres sont logés dans le parc locatif privé. "Si 40 % des ménages sont propriétaires et 21 % accédants à la propriété, ce n’est le cas respectivement que de 9 % et 6 % des bénéficiaires de revenus minima garantis. Ces derniers sont donc en majorité locataires : 49 % dans le parc social et 36 % dans le parc privé, contre respectivement 17 % et 22 % pour l’ensemble des ménages", souligne ainsi la Drees.

En 2017, l’allocation de logement familiale (ALF), l’aide personnalisée au logement (APL), et l’allocation de logement sociale (ALS) représentaient au total 18,0 milliards d’euros de dépenses, selon le dernier Compte du logement. En ajoutant d'autres aides comme l’allocation de logement temporaire (ALT), le montant global des prestations sociales dans le logement grimpait à 21,4 milliards d'euros la même année.

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Diane Lacaze