BFM Immo
Fiscalité immobilier

Les professionnels de l'immobilier alertent sur la fin du Pinel

Les professionnels tirent la sonnette d'alarme.

Les professionnels tirent la sonnette d'alarme. - Franck Fife - AFP

Ce dispositif d'aide à l'investissement locatif prend théoriquement fin le 31 décembre. Pour le moment, son éventuelle prolongation n'a pas été annoncée. Et les professionnels du secteur craignent le pire, le gouvernement souhaitant faire des économies sur les aides au logement.

Le gouvernement va-t-il mettre un terme à plus de 30 ans de défiscalisation sur l'investissement locatif? C'est en tout cas la crainte des professionnels du secteur, puisque, s'il ne bénéficie pas d'une prolongation, le dispositif Pinel prendra fin le 31 décembre. Or le gouvernement n'a pas encore communiqué sur ses intentions. Il faut dire que ces dispositifs sont régulièrement pointés du doigt pour leur coût considérable.

Cette année encore plus d'un milliard d'euros ont été budgétés à la fois pour le Pinel mais surtout pour son prédécesseur, le Scellier. Redoutant le pire, les professionnels affûtent donc leurs arguments prouver l'efficacité de ces dispositifs. Plus d'une vente sur deux se fait aujourd'hui en Pinel, nous dit la fédération des promoteurs immobiliers. Même son de cloche du côté des intermédiaires qui "commercialisent" le dispositif. L'un d'eux, Théseis, insiste sur les gains immédiats pour l'État: plus de recettes de TVA et plus d'emplois créés. Pas question donc, pour eux, d'imaginer une suppression du Pinel. Ils plaident en revanche pour son recentrage sur les seules zones tendues.

Attention aux dérives

Un recentrage qui pourrait permettre de faire des économies importantes?Pas vraiment, même si de plus en plus de villes situées dans les zones les moins tendues de France obtiennent des dérogations pour proposer à leur tour le dispositif Pinel. Plus de 900 villes situées dans la zone B2 et à peine une poignée en zone C.

L'enjeu avec le recentrage du Pinel n'est pas vraiment celui des finances publiques. Le dispositif donne lieu à des dérives. Beaucoup des villes ayant obtenu des dérogations sont déjà en sur-offre de logements. Le laboratoire de l'immobilier, expert du secteur, évoque un taux de vacance très élevé. Une évolution démographique négative et une production déjà trop importante de logements neufs.

Un contexte qui ne devrait pas inciter à investir dans ces villes compte tenu du risque potentiel pour les investisseurs: perte de l'avantage fiscal faute de locataire et risque de revente à perte. Recentrer le Pinel sur les seules zones tendues permettrait donc surtout d'éviter de retomber dans les dérives qu'on avait connu du temps du Robien.

Marie Coeurderoy