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Fiscalité immobilier

Pourquoi le BTP va financer une grande partie de la baisse de l'impôt sur le revenu

Le BTP affirme financer la moitié des 5 milliards.

Le BTP affirme financer la moitié des 5 milliards. - Philippe Huguen - AFP

Fin avril, Emmanuel Macron avait annoncé une baisse de 5 milliards d'euros d'impôt sur le revenu. Lors de son discours de politique générale, Édouard Philippe a donné le détail de ce financement. Et le secteur de la construction s’avère particulièrement touché.

"Coup de tonnerre sur le BTP", s’est exclamé Jacques Chanut. Le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) alerte sur les annonces du Premier ministre, lors de son discours de politique générale le mercredi 12 juin. Le chef du gouvernement a notamment réaffirmé que les ménages bénéficieraient d'une baisse de 5 milliards d'euros d'impôt sur le revenu. La FFB affirme que "le BTP se retrouve à financer la moitié" de cette somme.

Plus précisément, le secteur va subir la fin de la fiscalité réduite sur le gazole non routier, chiffrée à 900 millions d'euros par la fédération. Mais le Premier ministre a surtout annoncé la remise en cause de la déduction forfaitaire spécifique. "Cela représenterait un surcoût de 1,3 milliard d'euros", affirme la FFB.

Frais de déplacement

Afin de compenser les frais de déplacements des ouvriers -dont les chantiers peuvent être loin de leur lieu d'habitation- et les frais de déjeuner, les entreprises du secteur peuvent déduire 10% du salaire brut. Sur ce nouveau montant abaissé sont calculées les cotisations salariales et patronales. Si les ouvriers cotisent moins, ils bénéficient en contrepartie d'un salaire net plus élevé. C’est pourquoi beaucoup acceptaient ce système. La FFB estime que cette suppression va représenter 700 millions d'euros de manque à gagner. Elle ajoute à cette somme 650 millions, car une partie des salaires bruts, qui ne seront donc plus abattus avec la déduction forfaitaire spécifique, ne seront plus éligibles à l'allègement Fillon sur les bas salaires jusqu'à 1,6 Smic.

La FFB précise que ces deux mesures pénaliseront principalement les TPE et PME situées en zone rurale, qui ont des chantiers loin des grandes métropoles et dont les salariés ont des déplacements importants. "Ces deux mesures impacteraient un secteur de main-d'œuvre qui a créé près de 50.000 emplois depuis 2017 après avoir connu une crise sans précédent".

Diane Lacaze