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Fiscalité immobilier

Résidences secondaires : Paris vote la surtaxe, qui passe de 20 à 60%

La facture va être salée pour les propriétaires de pied-à-terre dans la capitale

La facture va être salée pour les propriétaires de pied-à-terre dans la capitale - Patrick Kovarik - AFP

Le Conseil de Paris a voté mardi le triplement de la surtaxe sur les résidences secondaires dans la capitale, contre l'avis de la droite, qui a dénoncé un "matraquage fiscal".

Le Conseil de Paris a voté mardi le triplement de la surtaxe sur les résidences secondaires dans la capitale. Dès cette année, les propriétaires de pied-à-terre à Paris verront ainsi leur taxe d'habitation majorer de 60%, contre 20% actuellement.

La mairie a choisi de voter la hausse maximum prévue par cette mesure. Depuis 2015, les communes avaient la possibilité de majorer de 20% la taxe d’habitation pour les logements situés en zone tendue, mais un amendement adopté fin 2016 leur permet d’appliquer, si elles le souhaitent, une surtaxe allant jusqu’à 60%.

"Personne ne peut accepter que nous ayons autant de logements vides à Paris alors que nous avons tant besoin de logements pour les familles", a lancé Ian Brossat, l'adjoint PCF au logement de la maire PS Anne Hidalgo.

"Matraquage fiscal"

Socialistes, écologistes et Parti de gauche ont également voté pour. Mais le groupe communiste a indiqué qu'il fallait aller encore plus loin avec "un taux encore plus élevé", au moins multiplié par trois, selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, le président du groupe.

Selon l'élu parisien PCF Jacques Baudrier, un futur nouveau triplement "ferait passer la taxe d'habitation moyenne concernée à 2.700 euros. Cela commence à être dissuasif, pourrait libérer des dizaines de milliers de logements et faire baisser les prix d'au moins 20%".

En revanche, les Républicains ont dénoncé un "matraquage fiscal". "Ce n'est pas un coup de massue, c'est du pointillisme fiscal plus retors", a lancé Jérôme Dubus (LR), selon qui les meublés touristiques "complètent une offre hôtelière insuffisante".

Cette mesure, destinée également à lutter contre le nombre grandissant des plateformes de location entre particuliers type Airbnb, pourrait rapporter 43 millions d'euros de plus que les 20 millions récoltés chaque année jusqu’à présent, selon une estimation de la Ville.

En 15 ans, le nombre de résidences secondaires dans la capitale a augmenté de 43%, passant de 75.074 en 1999 à 107.063 en 2014, selon des données de l’Insee. En parallèle, on dénombre seulement 3% de résidences principales en plus sur la période.

Avec AFP

J. M.