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Fiscalité immobilier

Taxe sur les plus-values: "l'immobilier est un gros mouton bien gras"

L'immobilier rapporte déjà beaucoup d'argent à l'Etat.

L'immobilier rapporte déjà beaucoup d'argent à l'Etat. - AFP

VIDEO L'hypothèse de la taxation des plus-values des résidences principales provoque étonnement et inquiétude chez les experts de l'immobilier.

La sortie d'Emmanuel Macron, qui envisage de taxer les plus-values sur les résidences principales, n'est pas passée inaperçue dans le secteur immobilier. Cette hypothèse, dont BFM Lavieimmo était le premier à vous parler, reviendrait à mettre fin à l'exonération qui prévaut actuellement. En effet, seules les résidences secondaires, et encore après abattements pour durée de détention, y sont actuellement soumises. Mais "si on s'attaque à la résidence principale, on s'attaque au cœur du réacteur", a prévenu Gaël Thomas, rédacteur en chef de Business Immo, à l'occasion de l'émission "Club immo" sur BFM Business mercredi 6 février.

"J'ai du mal à comprendre comment à partir d'un mouvement qui est né d'une exaspération fiscale, d'un problème de consentement à l'impôt, on réagit toujours par une taxe", s'interroge Gaël Thomas. "On tire toujours sur les mêmes", juge-t-il.

De fait, l'immobilier est déjà une très bonne affaire pour l'Etat. Si les politiques évoquent souvent les nombreuses niches fiscales liées au logement et à l'immobilier (environ 90 selon notre décompte pour les seuls ménages), ils oublient parfois les rentrées d'argent. Les aides en faveur du logement pesaient ainsi 41,9 milliards d'euros en 2017 pour des prélèvements sur le secteur de 74,4 milliards d'euros, selon la dernière édition du Compte du logement.

Et encore, "il faut y ajouter une douzaine de milliards qui viennent des droits de succession qui sont payés sur l'immobilier" et qui ne sont pas comptabilisés ici, explique Eric Tréguier, chef de la rubrique patrimoine à Challenges. "Il y a une pression fiscale qui fait de nous les champions du monde" en la matière. "L'immobilier est un gros mouton bien gras (…) et qui ne court pas très vite en plus", résume Eric Tréguier.

Pourquoi ? "Vous ne pouvez pas délocaliser. Vous ne pouvez pas emmener votre immeuble, votre appartement, votre maison quand vous passez la frontière", abonde Gaël Thomas.

>> Retrouvez l'intégralité du débat en vidéo ci-dessous :

Jean Louis Dell'Oro