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Immobilier

Pour un logement, elle fait la grève de la faim

Ailly-sur-Noye

Ailly-sur-Noye - Marc Roussel/Wikimedia

Une habitante de la commune d’Ailly-sur-Noye, dans la Somme, a entamé lundi matin une grève de la faim afin d’obtenir un logement pour son fils. Elle explique que la famille vit à six dans un trois pièces, sa belle-fille attendant un enfant.

Véronique Montaillé a décidé d’employer la manière forte pour se faire entendre. Cette mère de famille s’est installée hier malgré le froid devant la mairie, et a entamé hier une grève de la faim, jugeant que la municipalité ne l'aide pas assez dans la quête d’un logement pour son fils, raconte Le Courrier Picard.

Celle-ci a déclaré au quotidien habiter dans « un logement (…) qui est, aujourd'hui, trop petit car nous sommes six à l'occuper alors qu'il ne compte que trois chambres ». Outre son mari et elle-même, Véronique Montaillé déclare ainsi héberger dans son logement d'Ailly-sur-Noye (Somme) sa mère, « un petit-fils dont j'ai la garde et mon fils et sa concubine qui est enceinte et doit accoucher en juin », rapporte le quotidien.

« L'intention de rester ici, même la nuit s'il le faut »

Obtenir un logement pour son fils et sa belle-fille est donc, selon elle, « urgent ». En espérant attirer l’attention de la mairie sur ce point, elle a précisé avoir pris son dernier repas hier et entamé la grève de la faim ce mardi. Selon Mme Montaillé, l’Office public de l’habitat en Somme (Opsom) - son bailleur social -, est au courant de sa situation depuis le mois d’octobre. Mais les démarches sont restées vaines, et la mère de famille déplore notamment le fait de « ne pas être soutenue » par la maire, indique Le Courrier Picard. « Tant que je ne la rencontre pas, j'ai bien l'intention de rester ici, même la nuit s'il le faut », a-t-elle ainsi assuré.

Une autre famille prioritaire

Du côté de la mairie, on répond avoir plusieurs fois reçu Véronique Montaillé, et que son dossier « a déjà été présenté deux fois à des commissions d'attributions de logements ». Marie-Hélène Marcel, maire de la petite commune, explique l’avoir « soutenue », tout en précisant que « la décision finale ne dépend pas » des services de la mairie, « mais de l'organisme HLM ». Et dans le cas de Mme Montaillé, le dossier d'une famille de 6 personnes vivant cette fois-ci dans un un deux pièces « a été jugé prioritaire », indique l'édile.

A noter qu'en juillet dernier, Nicolas Lemaistre jeune salarié de 21 ans, en CDD et SDF, avait refusé de s’alimenter tout en campant devant la mairie de Draveil, dans l'Essonne. Le lendemain de la médiatisation de sa grève de la fin, la préfecture s’était engagée à lui procurer un hébergement d’urgence dans un hôtel, puis une place dans un foyer de jeunes travailleurs.

André Figeard