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Prix immobilier

La crise immobilière a fait des dégâts

Les anglo-saxons ont deserté les rues de Chamonix

Les anglo-saxons ont deserté les rues de Chamonix - dr

Cela va un petit peu mieux pour l'immobiler dans la vallée. Durement touché par la crise de 2008 et la désaffection de la clientèle anglo-saxonne, le marché chamoniard pourrait commencer à remonter la pente.

Si 2009 restera dans les annales des professionnels de l’immobilier de Chamonix, ce n’est pas précisément pour de bonnes raisons... « Nous avons ressenti de très fortes perturbations en terme de volume sur le marché des transactions l’an dernier » déplore André Berriot, directeur de l’agence Schuss Immobilier. Et même si un léger mieux est apparu lors du mois de janvier, tout ne tourne pas encore très rond à l’ombre du Mont-Blanc. «Il ne faut pas oublier que le marché local comporte de très nombreuses résidences secondaires appartenant à des personnes aisées. Et ce type de vendeur ne sera jamais pressé de vendre tant que les prix resteront bas » précise-t-il.

Mais à « Cham », le gros du problème est venu du brusque départ de la clientèle anglo-saxonne en général et des anglais en particulier. Les britanniques représentaient la majorité de la clientèle de la vallée jusqu’à la fin de l’année 2007 et leur désertion a crée un grand vide. « Nous n’avions pas conscience du niveau de surendettement de nos clients » explique Jean-François Barallier, agent franchisé Century 21. Et de poursuivre en indiquant que « le marché immobilier de la ville étais entré dans une spirale infernale ». La population était tellement demandeuse que l’offre en était même arrivée à être supérieure à la demande... Avec les conséquences que cela peut avoir sur les prix.

Pas de baisse des prix

Aujourd’hui, en dépit des bouleversements survenus lors des deux dernières années, les prix de vente n’ont pas franchement baissé. Concernant le marché de l’occasion de plus de dix ans, les prix tournent en moyenne autour des 5 500 euros par mètre carré, même si la fourchette demeure très ouverte en fonction de l’emplacement et de la proximité des remontées mécaniques. Et concernant les biens neufs, qui à l’heure actuelle ne se vendent plus, les prix oscillent entre 8 000 et 10 000 euros du mètre carré. « Les prix de vente restent très élevés en raison de la pénurie de biens et du faible nombre de terrain à bâtir » explique André Berriot. « En cela, la vallée de Chamonix peut être comparé à Paris : Les prix de l’immobilier ne baisseront jamais de manière sensible » ajoute-t-il.

Et le marché de la location ? Par sa vocation de station de montagne fonctionnant à plein régime tout au long de l’année, la ville pratique des tarifs élevés sur ce terrain également. Car Chamonix, c’est 10 000 personnes à l’année, mais aussi 30 000 lors de périodes de pointes hivernales et surtout 80 000 au cœur de l’été. Trouver un bien à louer pour de courtes périodes s’avère particulièrement difficile et les travailleurs saisonniers n’ont d’autres choix que de s’orienter vers la colocation. Pour les locations à l’année, « il convient d’avoir une bonne situation car les loyers s’articlent autour de 900 euros par mois pour un deux pièces et entre 1100 et 1300 euros pour un trois pièces » témoigne André Berriot. Les autres populations n’ont d’autres choix que d’émigrer plus bas dans la vallée, comme à Sallanches ou au Fayet.

Marc Fleury