L'immobilier cherbourgeois cherche les vents favorables
Optimisme modéré mais optimisme quand même. Un petit vent de confiance semble souffler sur les rivages de la Manche depuis quelques mois. « La partie est loin d’être gagnée mais on peut dire que les choses vont globalement mieux que l’année dernière » témoigne Jean-Jacques Tifine, agent immobilier au sein de l’agence Laforêt. « La baisse des prix est enrayée. On reste pour le moment sur un marché de primo accédant mais la confiance revient peu à peu » poursuit-il. Même son de cloche au sein de l’agence Régine Villedieu immobilier : « Nous avons constaté une hausse du nombre des transactions lors du premier trimestre » note Pierre Villedieu.
1 600 €/m² pour une maison
Ici, les appartements anciens en bon état situés proche de l’hyper centre se négocient « aux alentours de 1 600 euros le mètre carré » indique Jean-Jacques Tifine. « Pour une maison de centre-ville, il faut compter entre 1 900 et 2 000 euros du mètre carré » ajoute-t-il. Les prix sont naturellement moins élevés en moyenne en tenant compte de l’ensemble de la Communauté urbaine de Cherbourg (CUC), qui englobe les communes de Cherbourg-Octeville, Equeurdreville-Hainneville, La Glacerie, Querqueville et Tourlaville. Les appartements se négocient ainsi entre 1 400 et 1 500 euros et les maisons autour de 1 600 euros le mètre carré.
Le pont tournant tire les ficelles
La ville n’est pas immense mais les clients s’intéressent souvent à des périmètres bien précis. « Le quartier Bucaille, à l’ouest du bassin du commerce, est le plus demandé » fait savoir Pierre Villedieu. « Les nouveaux arrivants le trouve très dynamique et ceux qui en sont originaire ne veulent pas le quitter » précise-t-il. De l’autre côté du port, le quartier Val de Saire est également courtisé, notamment par la population travaillant à l’hôpital ou dans la zone commerciale avoisinante. « Il faut savoir qu’à Cherbourg, une grande partie du choix est conditionné par le fait d’habiter d’un côté ou de l’autre du pont tournant par rapport à son lieu de travail » explique Pierre Villedieu. Un autre phénomène observé par les professionnels est la forte demande pour les communes de la proche couronne. « La Taxe foncière étant très élevée à Cherbourg, de nombreuses personnes se déplacent vers des communes comme Martinvast, Tonneville, Urville ou Digosville » note Jean-Jacques Tifine.
Départ des Anglais
L’un des effets notables de la crise a été le départ de la clientèle britannique. Acheteurs jusqu’en 2008, les Anglais ont massivement déserté le marché depuis et sont majoritairement devenus vendeurs aujourd’hui. « La baisse de la livre a bien sûr joué sa part dans le phénomène » explique Pierre Villedieu. « Mais ce phénomène s’est ajouté au fait que les Anglais avaient 60 ans lorsqu’ils ont acheté au début de leur retraite il y a 15-20 ans et qu’ils repartent à Londres aujourd’hui pour se rapprocher de leurs petits enfants ».