La ville conserve son attrait
Deauville sera toujours Deauville. La cité normande n’a pas été épargnée par la crise immobilière mais les acheteurs n’ont pas déserté la côte Fleurie pour autant. « Les transactions ont baissé de 5 % sur l’ensemble de l’année 2009 », témoigne Philippe Binois, du courtier en crédit immobilier Meilleurtaux. « Pourtant les transactions ont redémarré doucement en deuxième partie d'année dernière, surtout par rapport à un quatrième trimestre 2008 très morose », précise t-il.
Différence notable avec la période précédant la crise, les acheteurs deviennent beaucoup plus sélectifs et exigeants. Les acquéreurs potentiels sont aujourd’hui très attentifs à la superficie des biens, au jardin, à l’exposition ou à l’importance des travaux éventuels à entreprendre. Et négocient plus systématiquement. « Nous revenons à la valeur réelle du marché, c’est le bon côté des choses », estime Benoît Petit, agent immobilier à l’agence Century 21 de la ville. « Cette fin de la surestimation a permis d’établir un rééquilibrage nécessaire », ajoute t-il.
La spécificité de l’immobilier deauvillais demeure son marché secondaire, encore très coté. « 80 % de la clientèle est originaire de la région parisienne », témoigne Benoît Petit. « Nous observons toujours un engouement pour l’achat plaisir ». Même constat pour Philippe Binois. : « Quand la clientèle parisienne déserte le marché, c’est le trou d’air ». Et de préciser que l’ouverture d’une nouvelle liaison aérienne entre l’Angleterre et l’aéroport de Saint-Aubin apportera peut-être une nouvelle clientèle, même s’« il faudra attendre une réévaluation de la Livre sterling».
Des prix en baisse mais toujours élevés
Et les prix ? La décote se fait évidemment sentir mais les prix moyens avoisinent toujours les 4 000-4 500 euros au m² concernant les biens « classiques ». « Suivant l’emplacement, la situation du produit, nous atteignons aussi des prix de l’ordre de 6 000 euros par m² pour des biens d’exception, voir 6 500 euros pour des biens difficiles à trouver » témoigne Benoit Petit. Il y a trois ans, le prix de ces mêmes biens avoisinait néanmoins les 7 000 à 8 000 euros par m².
« Un appartement de 45 m² se négocie aujourd’hui à 220 000 euros maximum. Il fallait débourser 280 000 euros minimum auparavant » poursuit Benoît Petit. Même chose concernant les maisons. « A Trouville, une maison de 70 m² se négocie 250 000 euros quand 300 000 à 350 000 euros étaient nécessaires lorsque le marché était au plus haut ». Et les biens d’exception n’échappent pas au phénomène. « Une villa anciennement à 1,3 million d’euros est passée à 1 million d’euros à l’heure actuelle » conclue t-il. La baisse est perceptible sur tous les types de bien. Un studio bien placé se vend aujourd’hui entre 100 000 et 150 000 euros, soit les prix pratiqués dans la capitale.