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L'Etat demande à EuropaCity de revoir sa copie environnementale

Le projet EuropaCity

Le projet EuropaCity - AFP PHOTO / ALLIAGES ET TERRITOIRES / HO

Ce projet gigantesque aux portes de Paris, développé par une filiale d'Auchan et du groupe chinois Wanda, est contesté par les écologistes et certains commerçants.

EuropaCity va devoir de nouveau rectifier le tir. Le promoteur de ce projet gigantesque de mégacomplexe de commerces et de loisirs au nord de Paris négocie une convention avec le gouvernement afin de s'engager notamment sur certains aspects environnementaux, a-t-il annoncé vendredi, confirmant des informations du Monde.

Selon le quotidien, le ministère de la Cohésion et des Territoires a demandé à Alliages et Territoires d'amender son projet à l'occasion du renouvellement cette année de l'accord entre le promoteur et l'organisme public chargé d'aménager le Grand Paris.

"Une convention est en discussion sur les prochains mois" avec l'exécutif, "pour améliorer ce qui peut l'être", a déclaré à l'AFP Benoît Chang, directeur général d'Alliages et Territoires, coentreprise entre la foncière du géant de la distribution Auchan et le groupe chinois Wanda.

Urbanisation de cultures céréalières

Le projet de 3,1 milliards d'euros, lancé en 2008 et censé ouvrir ses portes en 2024, se heurte depuis des années à diverses oppositions, dont des associations de riverains et de défense de l'environnement. EuropaCity doit en effet s'étendre sur 80 hectares au sein d'une zone d’aménagement concerté (ZAC) qui remplacera près de 300 hectares de cultures céréalières.

Outre l'aspect environnemental, les acteurs économiques s'interrogent également sur l'opportunité de disposer de près de 230.000 m2 de boutiques et de surfaces commerciales en plus à Gonesse dans le Val d’Oise, quand il y a déjà dans un rayon de 6 km deux énormes centres commerciaux, à savoir O’Parinor à Aulnay et Aéroville à Roissy. A titre de comparaison, le centre Les Quatre-Temps de La Défense s'étale sur seulement 130.000 m2, alors qu'il s'agit du plus grand centre commercial d'Europe. En outre, la station du Grand Paris Express qui doit desservir le triangle de Gonesse ne sera pas achevée avant 2027. Il y a donc un risque de saturation du réseau routier dans cette zone.

Afin de vaincre les résistances, EuropaCity avait insisté sur sa volonté de développer des infrastructures diversifiées, avec notamment un centre culturel consacré au cinéma, des hôtels, un cirque, un centre de congrès, une salle de concert ou encore un parc aquatique. Tout sauf un gigantesque Auchan.

De nouvelles exigences environnementales

L'ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui vient de démissionner, avait ciblé le projet en juillet. La justice a, par ailleurs, annulé au printemps la création de la zone d'aménagement devant accueillir le projet, une décision dont l'Etat a fait appel.

Benoît Chang a relativisé l'idée que l'exécutif, qui n'a pour l'heure pas répondu aux sollicitations de l'AFP, durcissait le ton, mais a admis de nouveaux débats environnementaux. "La consommation du sol, c'est un objet de discussion nouveau", a-t-il reconnu.

Ce sujet concerne particulièrement l'un des aspects du projets les plus critiqués par les écologistes, la mise en place d'une piste de ski artificielle. "Il est trop tôt pour dire si elle se fera ou si elle ne se fera pas", a déclaré Benoît Chang. "Le bon sens voudra qu'elle ne soit pas réalisée si l'on voit que cet équipement n'a pas de sens pour les habitants, les clients, l'environnement et ce qu'il génère sur l'image".

Ralentir l'ouverture de nouvelles boutiques

En ce qui concerne les autres exigences évoquées par Le Monde, notamment le ralentissement de l'ouverture de nouvelles boutiques afin de complaire aux commerçants locaux, le promoteur assure qu'il n'y a rien de neuf par rapport aux engagements pris à l'issue d'un débat public en 2016.

"Ce projet il ne faut pas le revoir, il faut l'arrêter le plus vite possible", a réagi Bernard Loup, président de l'une des organisations écologistes opposées au projet, le Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG). Les opposants au projet ont appelé à une manifestation anti-EuropaCity ce samedi 1er septembre.

(Avec AFP)

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