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Prix immobilier

Le marché immobilier de Grenoble reste peu actif

Grenoble, les quais et les bulles

Grenoble, les quais et les bulles - Fotolia

Petite baisse de régime pour la capitale des Alpes, où les prix restent globalement trop élevés pour les capacités des acheteurs.

Début d’année dans le calme pour l’immobilier grenoblois. Plutôt bien orienté fin 2010, le marché semble à nouveau donner des signes d’essoufflement depuis le début de l’année, et les professionnels du secteur ne se montrent guère enthousiastes. Rien à voir, pourtant, avec la crise du tournant 2008-2009. « Le marché n’est pas à l’arrêt, commente Michel Gamby, responsable de l’agence Laforêt. Les clients sont là, la demande existe, mais il y a finalement assez peu de transactions qui se nouent ». A cela, deux explications possibles : un nombre de biens disponibles plutôt faible, mais surtout un niveau de prix encore trop élevé au regard du budget des acheteurs. « L’emballement parisien a pu faire croire aux propriétaires grenoblois que le marché était reparti, mais c’est faux… Les prix demandés sont souvent déconnectés de la réalité, et les acquéreurs ne peuvent pas suivre », reprend Michel Gamby.

Le bon prix

Ce manque de fluidité du marché trouve son illustration dans des délais de transaction plutôt élevés. Selon Gérard Allamano, de l’agence Cefimmo-Arthurimmo, « un bien qui se vendait dans le mois avant la crise part aujourd’hui dans un délai de trois mois… à condition qu’il soit mis au bon prix ». Et qu’il corresponde aux attentes des acheteurs. Ainsi, les biens mal isolés, souvent issus de la vague de construction des années 1960 et 1970 restent plus longtemps à la vente. Ce sont également ceux qui ont enregistré la plus forte décote au cours des trois dernières années.

Bien entendu, le « bon prix » évoqué plus haut varie en fonction du type de bien et de sa localisation. En moyenne, le mètre carré dans l’agglomération grenobloise se négocie à 2 300 euros. En moyenne seulement : comptez entre 2 600 et 2 800 euros/m² pour un appartement dans un des immeubles du 18ème siècle du centre historique – jusqu’à 3 000 euros pour une petite surface. L’agence Laforêt a récemment vendu un T5 de 130 m² situé dans une des rues piétonnières de l’hypercentre pour 359 000 euros. Très recherchés également, le quartier d’affaires Europôle, construit dans les années 1990, ou les quartiers résidentiels de la Préfecture et de l’Île Verte, qui bénéficie de la proximité du CHU de Grenoble. Dans la proche agglomération, les communes de La Tronche, Corenc, ou Meylan, restent parmi les plus prisées. Les prix y sont généralement comparables, voire supérieurs, à ceux du centre. « Nous venons de vendre un trois pièces de 73 mètres carrés à Meylan pour 205 000 euros », confie Michel Gamby. Soit 2 800 euros du m², « plus cher que dans le centre historique. Les acheteurs apprécient le calme et la qualité de vie qu’offre la rive droite de l’Isère, une zone qui n’est finalement qu’à quelques minutes du centre de Grenoble ». A l’autre extrémité de la fourchette de prix, les biens des quartiers sud, comme Villeneuve ou Village olympique, réputés difficiles, partent rarement à plus de 1 700/1 900 euros/m². « On y trouve pourtant des biens très beaux, mais la demande est quasiment inexistante », reconnaît un agent du sud de la ville.

Parc vieillissant

Sur le marché de la location, les tarifs sont orientés à la baisse depuis quelques mois, le parc ancien, vieillissant, souffrant de la comparaison avec la vague de biens neufs construits dans le cadre des dispositifs d’investissement locatif de Robien et Scellier. « Nous avons connu des années fastes, où tous les biens se louaient en un clin d’œil, mais c’est terminé, commente Michel Gamby. Quand un bien ne se loue pas au bouts de quelques mois, on est obligé de baisser le loyer ». Comme souvent dans ce genre de configuration, les propriétaires sont amenés à faire rénover leur bien pour le mettre aux normes, notamment d’isolation phonique et thermique. En moyenne, un T1 se loue entre et 350 et 450 euros, un T2 entre 600 et 650 euros.

Emmanuel Salbayre