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Après la France, une plainte contre les biens mal acquis au Canada

Deux ONG portent plainte au Canada pour des "biens mal acquis" de dignitaires africains

Deux ONG portent plainte au Canada pour des "biens mal acquis" de dignitaires africains - AFP

Deux ONG visent une vingtaine de responsables de 7 pays africains qui ont investi près de 30 millions de dollars dans l'immobilier au Canada.

Une vingtaine de responsables de sept pays africains sont visés par une plainte au Canada pour détournement et blanchiment de fonds publics, ont annoncé vendredi deux organisations non gouvernementales.

L'ONG Sherpa et la Coalition Bien mal acquis Canada ont porté plainte auprès de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) contre Emmanuel Adrupiako, présenté dans un communiqué comme "un assistant financier du président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila". "Ce proche de Kabila, qui est aussi associé à la famille dans l'exploration de diamants, aurait investi plus de 3 millions de dollars dans des appartement de luxe au Canada depuis 2014", indiquent ces deux ONG dans un communiqué.

La police fédérale, interrogée par l'AFP, a refusé de confirmer l'information, tant que des "accusations criminelles" ne sont pas portées. En mars, les ONG avaient demandé à la GRC l'ouverture d'une enquête pour des motifs semblables contre des dignitaires de la "République du Congo, d'Algérie, du Burkina Faso, du Gabon, du Tchad et du Sénégal".

Ces responsables "auraient investi plus de 30 millions" de dollars dans l'immobilier au Canada et certains d'entre eux "sont mis en cause dans des procédures judiciaires en France".

Des dizaines de propriétés à Montréal et Ottawa

Le Journal de Montréal, qui avait révélé l'information en juin dernier, avait recensé des dizaines de propriétés entre les mains de responsables africains à Montréal, Ottawa et dans une cossue région montagneuse québécoise.

Les ONG encouragent le gouvernement canadien à faire usage d'une nouvelle loi lui permettant de sanctionner des dignitaires "qui se seraient rendus coupables de corruption et de violations graves des droits de l'Homme".

"Le Canada, pays hôte du sommet du G7 2018 et participant à la convention des Nations unies contre la corruption, se doit de lutter contre ces infractions graves et envisager la restitution (des biens) au profit des populations qui auraient été gravement spoliées", selon la même source.

(AFP)

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