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Brexit : les prix de l'immobilier n'explosent plus au Royaume-Uni

Net coup de frein de l'immobilier résidentiel avant le Brexit

Net coup de frein de l'immobilier résidentiel avant le Brexit - Oli Scarff - AFP

La hausse des prix de l'immobilier résidentiel a été la plus faible depuis 2013. Les incertitudes liées au Brexit pèsent.

La hausse des prix de l'immobilier résidentiel a très fortement ralenti en 2018 au Royaume-Uni, à son rythme le plus faible depuis 2013, en raison des incertitudes liées au Brexit Selon les chiffres de la banque mutualiste Nationwide, qui font référence, le prix moyen d'un bien immobilier n'a progressé que de 0,5% dans le pays l'an passé à fin décembre, très loin de la hausse de 2,6% enregistrée en 2017 et qui marquait déjà un net coup de frein par rapport à 2016.

La hausse des prix sur un an n'avait pas été si faible depuis février 2013. Signe de la mauvaise passe traversée par le marché, les prix ont même reculé de 0,7% en décembre sur un mois, prévient Nationwide.

L'étude met en avant une nouvelle baisse en fin d'année des projets d'achats de potentiels acquéreurs, tout comme un nombre moindre de biens mis sur le marché. "Il est probable que le récent ralentissement est attribuable à l'impact sur le moral des acheteurs de l'incertitude économique", nourrie par le flou qui règne quant aux contours que prendra le Brexit prévu fin mars, relève Robert Gardner, économiste chez Nationwide.

Recul des prix à Londres

Car en théorie, sans ces craintes, le marché immobilier devrait être soutenu par un taux de chômage très bas, des salaires désormais en nette hausse et des emprunts toujours bon marché.

Les prix à Londres ont quant à eux reculé en moyenne de 0,8% au quatrième trimestre sur un an. Ils ont baissé dans la capitale britannique pour le sixième trimestre consécutif. Selon les dernières statistiques officielles disponibles, le prix moyen d'un bien immobilier dans le centre de Londres ("Inner London") était en baisse de 2,9% sur un an en octobre.

Nationwide remarque en outre que l'écart de prix entre le nord et le sud du pays a tendance à se réduire, puisque les plus fortes hausses sont enregistrés par exemple dans le Yorkshire et le Nord-Ouest. Le prix d'un logement dans le sud reste toutefois encore près de deux fois plus cher que dans le nord. Le prix moyen d'une maison ou d'un appartement à Londres, zone la plus onéreuse du pays, s'est établi à 466.988 livres (517.829 euros) au quatrième trimestre de 2018, soit plus du double de la moyenne nationale qui atteint 214.178 livres.

Nationwide s'attend par ailleurs à ce que les prix de l'immobilier résidentiel enregistrent encore une faible progression en 2019, si l'économie continue de croître modestement comme c'est le cas actuellement. "Les perspectives de court terme vont dépendre énormément de la rapidité avec laquelle ces incertitudes (économiques, ndlr) s'apaiseront", estime Robert Gardner. Les économistes sont d'accord pour dire que toute prévision pour 2019 concernant la croissance économique du Royaume-Uni est très hasardeuse avant d'y voir plus clair sur le Brexit.

Avec AFP

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