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Crise espagnole : De plus en plus de sans abri dans les rues

Un quart des ménages espagnols vivent sous le seuil de pauvreté

Un quart des ménages espagnols vivent sous le seuil de pauvreté - Chris Sansenbach / Wikimédia

La crise en Espagne oblige certaines familles à abandonner leurs maisons, se retrouvant par là sans domicile fixe. Cette situation, qui prend de plus en plus d’ampleur, touche un quart des ménages espagnols.

La crise n'arrange pas les choses pour les ménages espagnols. Les licenciements de ces derniers mois ont porté le taux de chômage à plus de 24 %, un record historique. Par conséquent, beaucoup d’espagnols se retrouvent à la rue, n’ayant aucune ressource pour payer leurs loyers. C’est ce que nous montre un reportage de la chaîne Euronews, qui retrace l’histoire d’une famille de 6 personnes, obligée de quitter son domicile après une saisie immobilière. Du jour au lendemain, ils ont été délogés de leur propre maison pour avoir hypothéqué cette dernière et vivent désormais dans la rue. « C’est notre maison maintenant, nous vivions là-bas, mais on a été saisis, alors on s’est installé comme ça », raconte Esther, mère de famille, au micro d’Euronews. Depuis le début de la crise, elle est sans emploi. Son mari, Juaquin, le père, réparait des voitures. Une activité qu’il ne peut plus exercer aujourd’hui. Ils sont parents de quatre filles dont l’ainée a 17 ans. « C’est la honte, dit Juaquin. Les deux plus jeunes regardent ça comme s’il s’agissait d’une sorte de jeu, un jeu ou l’on va d’une maison à l’autre… ».

1 000 euros de loyer pour 540 de revenus

N’ayant plus que le ciel pour toit, les Jimenez ont laissé toutes leurs affaires dans leur ancien appartement. Ils n’ont nulle part où les entreposer. Depuis l’expulsion, leur maison a été murée par les autorités. Il ne leur reste plus que 540 euros, donnés par la municipalité, pour vivre à six. Ceci dans un quartier où les appartements se louent autour de 1 000 euros par mois... Mais dans leur malheur, une autre menace plane au-dessus de leurs têtes : l’assistance sociale risque de leur enlever les enfants.

La dernière chance

Face à cette situation délicate, Juaquin espère trouver une issue : « Nous devons tenir aussi longtemps que nécessaire ou sinon, j’entrerai en force dans un appartement, et je verrai à ce moment là pour les formalités », dit-il, désespéré à la chaîne de télévision.

Les Jimenez ne sont toutefois pas les seuls à vivre la même situation chez nos voisins ibériques. Un chiffre qui fait froid dans le dos revient lui aussi régulièrement dans l’actualité ces derniers jours : un quart des ménages espagnols vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. L’organisation espagnole Caritas révèle que depuis le début de la crise, pas moins de 30 000 personnes se sont retrouvées à la rue.

Badr Lebnioury