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"Eko Atlantic", nouvelle métropole sur la mer pour ultra-riches

Eko Atlantic, ou Dubaï transporté en Afrique de l'Ouest

Eko Atlantic, ou Dubaï transporté en Afrique de l'Ouest - www.ekoatlantic.com

Une incroyable cité doit voir le jour d'ici à 2020 sur une bande de sable artificiel au large de Lagos, la plus grosse ville du Nigéria. Son nom : Eko Atlantic, capable d’accueillir 250 000 habitants.

Emblématique du boom immobilier que connaît l’Afrique actuellement, Eko Atlantic est certainement l'un des projets les plus importants de l’ouest du continent à l’heure actuelle. Comme le relate le Wall Street Journal, une nouvelle ville de luxe pour riches nigérians est en gestation depuis quatre ans sur une île artificielle à la pointe de Lagos. L’endroit est pensé pour accueillir le mieux possible quelque 250 000 résidents parmi les plus aisés de la principale ville du pays, l’une des plus importantes du continent africain, avec plus de 11 millions d’habitants. Plages, gratte-ciels avec héliports, services et commerces de toutes sortes et ports d’amarrage pour yachts, rien n’est trop beau pour ces futurs résidents haut de gamme, explique le journal.

L'équivalent des Champs-Elysées

Un projet aux faux airs de Dubaï porté par le Libano-nigérian Gilbert Chagoury, à la tête du consortium de construction Chagoury Group, basé à Lagos. L’homme, âgé de 67 ans, possède son aile personnelle au Louvre, a qui il a confié une importante collection d’œuvres d’art. Son ambition, faire d'Eko Atlantic le nouvel épicentre des affaires de l'Afrique de l'Ouest à l'horizon 2020. « Ce sera l’équivalent des Champs-Elysées à Paris ou de la Cinquième Avenue à New York », a expliqué au quotidien David Frame, patron d’une filiale de Chagoury Group.

Les investisseurs sont nombreux, et comptent bien profiter de la croissance rapide du pays, et plus globalement de l’Afrique. En effet, sa population urbaine, qui représente 450 millions de personnes, devrait tripler dans les quarante prochaines années, selon les prévisions de l’ONU.

Une future ville fantôme ?

Reste le fait que la majeure partie de la population n’aura pas les moyens d’y vivre, soulignent les détracteurs d’Eko Atlantic. La classe moyenne gagnant en moyenne 460 euros par mois, alors que la location d’un trois-pièces en centre-ville dépasse les 2 700€. Ou plutôt 3 500$, devise préférée des propriétaires de logements à Lagos, selon le journal.

Le groupe China International Trust and Investment Corp. s’est cassé les dents avec un projet de semblable ampleur, en Angola. Une ville montée de toute pièce, au coût de 3,5 milliards de dollars, avait vu le jour en 2011 dans la périphérie de Luanda, la capitale. Mais deux ans plus tard, ne reste qu'une ville-fantôme (voir la vidéo), délaissée d’une population qui gagne à peine 4 600€ par an. Autre programme d’envergure à la peine, celui de la société moscovite Renaissance Capital Financial Holdings Ltd., qui prévoit de loger pas moins de 62 000 personnes près de Nairobi, au Kenya. Un projet mis en attente, car le groupe est en conflit avec ses actionnaires.

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Léo Monégier