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Espagne : L'immobilier de luxe garde le cap à Marbella

A Marbella, le marché du prestige se porte bien

A Marbella, le marché du prestige se porte bien - Tomas Fano / Wikimédia

L’immobilier de la petite ville de Marbella, en Andalousie échappe à la crise qui frappe l’Espagne. La politique d'ajustement des prix a contribué à réguler le marché et donc à attirer plus d'investisseurs. Cependant, les promoteurs n'en profitent pas tous de la même manière...

Pendant que les professionnels de l’immobilier espagnol vivent l’une de leurs périodes les plus difficiles depuis l’éclatement de la bulle, et alors que s’accumule un stock de plus 700 000 habitations invendues dans le pays, la promotrice immobilière Kristina Szekely, implantée à Marbella, au sud de l’Espagne, tire son épingle du jeu. Elle peut aujourd’hui se prévaloir de toujours recevoir des visites pour l’un de ses projets les plus prestigieux, indique El Economista. Il s’agit de Jardines del Principe, un complexe de 6 500 m², avec piscine, espaces verts, salle de sport, situé dans le carré d’or du Saint-Tropez ibérique. Ce projet a été médiatisé depuis le début de son chantier en raison des plaintes déposées par le voisinage, mécontent de la violation du plan de l’urbanisme. Le procès, qui a duré jusqu’au début du mois de juillet, a finalement été remporté par Kristina Szekely. Les logements de luxe devraient être mis en vente dans les prochains mois à des prix entre 500 000 et 600 000 euros.

Marbella, l’exception espagnole

Le complexe est composé de 4 maisons et 81 appartements, de trois chambres et trois salles de bains. Et pour un prix aussi bas, l’investissement parait attrayant. « Depuis l’accord du tribunal, nous avons reçu 60 visites en à peine quelques jours », explique Kristina Szekely au journal espagnol. La propriétaire de l’agence partenaire de Sotheby’s International Real Estate ajoute que son équipe est « déjà en négociation avec trois acheteurs potentiels pour la vente d’une maison et deux appartements ».

Le secret de ce succès, assure Szekely, tient d’abord à l’indépendance de Marbella par rapport au marché immobilier espagnol : « Il y a beaucoup d’étrangers. Des Russes et des Anglais qui reviennent après l’amélioration de leur économie, profiter des prix très bas de la pierre andalouse ». Elle révèle cependant que cette promotion « respecte l’ajustement des prix à 30 % sur l’immobilier de luxe » voulu par le gouvernement. En effet, cet ajustement, doublé d’une baisse de 2,7 % du prix moyen du m² au premier trimestre de cette année, selon les chiffres du ministère du Logement espagnol, ont contribué à améliorer les ventes. « Seulement dans certains secteurs », nuance la promotrice, qui explique que la baisse des prix dans l’immobilier de prestige « n’implique pas un regain d’activité pour tout le monde ».

0 vente en trois mois

Parallèlement à ce cas isolé, la réalité du monde de l’immobilier espagnol parait globalement en désolation. Les principales foncières du pays font face aujourd'hui à une situation « qui relevait de leurs pires cauchemars, il y a seulement quelques années », indique le quotidien. En effet, lors du premier trimestre de cette année, des groupes comme Fergo Asia ou Urbas, n’ont enregistré aucune vente. Metrovacesa a signé neuf contrats alors qu’en 2007, sur la même période, elle avait écoulé pas moins de 502 habitations.

Au total, entre janvier et mars 2012, 70 228 biens ont été vendus, soit une baisse de 5,7 % par rapport au premier trimestre de l’année dernière, selon les chiffres du ministère du Logement. Cependant, certains groupes comme Euroval restent optimistes face à la mauvaise santé de la pierre espagnole, en déclarant que « le stock d'invendus commencera à diminuer dès cette année ».

Badr Lebnioury