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Espagne : Le marché immobilier n'est pas sorti de l'ornière

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Malgré quelques signes d’apaisement, le pire n’est probablement pas passé pour l’immobilier espagnol.

Selon une étude du RICS*, l’organisation internationale des professionnels de l’immobilier, la fragilité macroéconomique et le niveau très élevé des stocks de logements neufs empêchent tout excès d’optimisme.

En janvier, le nombre de prêts hypothécaires accordés en Espagne a augmenté de 3,4 % sur un mois, pour un total de 86 617. Un léger rebond qui ne change rien à la tendance de long terme, puisqu’en comparaison annuelle, par rapport tau mois de janvier 2008, la production de crédit affiche un repli de 38 %. Et si les données disponibles pour le mois de février laissent entrevoir une poursuite de l’amélioration, « il serait prématuré de conclure que le pire est passé pour le marché du logement en Espagne », commente Simon Rubinsohn, chef économiste au RICS. Les perspectives restent négatives, également, en termes de prix. Selon les chiffres publiés le mois dernier par l’INE**, le quatrième trimestre 2008 s’est soldé par une baisse de 5,4 % en comparaison annuelle, après un repli de 3 % au troisième trimestre et une quasi-stabilité au deuxième. Le mouvement devrait se poursuivre. « Le chômage augmente rapidement alors que parallèlement le taux des prêts [immobiliers] n’est pas performant (2,39 % au 4ème trimestre 2008 contre 0,72 % un an plus tôt). Ceci combiné à la baisse collatérale des valeurs, va inévitablement décourager les nouvelles demandes de prêts et exercer une nouvelle pression à la baisse sur le prix de l’immobilier résidentiel », explique le RICS. Sans oublier « l’énorme stock de logements neufs qui doit être écoulé »…

Une économie en sommeil jusqu’à mi-2010 S’il ne fournit aucune prévision chiffrée, Simon Rubinsohn note que la forte progression du chômage, avec plus de 4 millions de sans-emploi, va continuer de peser sur les intentions d’achat. La part de l'investissement résidentiel dans le Produit intérieur brut (PIB) de l’Espagne est d’ores et déjà inférieure à 6,3 %, sa moyenne de longue période, au-dessus de laquelle elle évoluait depuis sept ans. « Ce processus devrait continuer si l’on considère que l’économie devrait rester en sommeil jusqu’à mi-2010 », prédit l’économiste. A l’heure, où certains observateurs se risquent à pronostiquer un atterrissage de son cousin britannique(cliquez ici), l’immobilier espagnol fait plus que jamais figure de mauvais élève européen. Le prix de plusieurs années d’une politique de construction effrénée.

E.S.

*Royal Institution of Chartered Surveyors **Instituto Nacional de Estadística

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