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Espagne : Les expulsions locatives gelées pendant deux ans

L'Espagne enraye le processus des expulsions

L'Espagne enraye le processus des expulsions - Wikimedia

L’association espagnole des banques (AEB) a annoncé ce lundi le gel pendant deux ans des expulsions locatives, alors qu’au moins deux personnes se sont suicidées après avoir été expulsées de leur logement.

Après deux drames particulièrement symptomatiques de l’extrême tension qui règne sur le front du logement dans la péninsule ibérique, les banques ont décidé de réagir. Courant octobre, un homme se suicidait dans le sud du pays dès qu'il a su qu’il allait être expulsé de son logement. Vendredi, c’est une ancienne élue socialiste du Pays-basque qui a décidé de se défenestrer, après avoir reçu la visite des huissiers, rappelle La Tribune. Récemment, une mère de famille de 44 ans au chômage a déclaré avoir vendu son rein, et s’apprêtait à faire de même avec ses organes « non vitaux » pour pouvoir se trouver un toit. Des situations extrêmes dans lesquelles pourraient se retrouver de nombreux autres espagnols, dans l’incapacité de rembourser leurs mensualités ou de régler leur loyer.

2 ans de gel

L’AEB a ainsi expliqué lundi qu’elle allait geler les expulsions de propriétaires surendettés, et ce pendant deux ans, suivant l’exemple montré par la Kutxabank ce week-end. Le groupement bancaire indique avoir pris « l'engagement de tous ses membres, pour des raisons humanitaires et dans le cadre de leur politique de responsabilité sociale, de paralyser les expulsions pendant les deux prochaines années, dans les cas d'extrême nécessité », rapporte La Tribune.

Le gouvernement veut par ailleurs faire voter des mesures d’urgence, en vue de freiner le nombre d’expulsions. Il souhaite notamment mettre en place « un nouveau code de bonnes pratiques » pour favoriser la renégociation de prêts.

Les situations de surendettement représentent actuellement « près de 220 % » du PIB, rappelle le journal, et plus de 350 000 familles ont perdu leur logement depuis la bulle immobilière de 2008.

André Figeard