BFM Immo
A l étranger

Immobilier de luxe : on peut acheter moins cher en Suisse !

A Genève, les prix du luxe ont baissé de près de 20% en un an

A Genève, les prix du luxe ont baissé de près de 20% en un an - dr

La décote, qui atteint près de 20% sur un an, n'est pas forcément anormale selon les spécialistes du marché.

S'il reste encore hors de portée de la plupart des bourses, le marché de l'immobilier de prestige à Genève a baissé de 18% l'an passé, rapporte Le Bilan qui a analysé 34 propriétés immobilières de plus de 5 millions de francs suisses (4,6 millions d'euros). Ainsi, le prix de vente moyen a atteint "seulement" 9,26 millions de francs (8,5 millions d'euros).

Un niveau a priori élevé, mais qui contraste avec les 11,275 millions moyens enregistrés en 2014 pour ce type de bien. Ce singulier repli, qui n'est pas sans rappeler le cas de la capitale belge l'an passé, est d'autant plus étrange que "l’on assiste depuis 2011 à une correction à la baisse, mais très progressive: -1,2% en 2011, -3,6% en 2012, -0,6% en 2013, -1,36% en 2014", précise le journal.

"Tout à fait logique"

Pourtant, le mouvement n'est pas forcément incompréhensible, d'après certains observateurs du marché suisse. Et il est même "tout à fait logique" selon Jérôme Félicité, CEO de Gerofinance-Dunand/Régie de la Couronne, pour qui "désormais, les prix se négocient beaucoup". L'expert prend l'exemple d'une propriété sur le marché depuis deux ans, et dont le prix de mise en vente, sensiblement trop élevé, a lui aussi été revu de 20%.

D'autres facteurs expliquent cette chute, selon le courtier indépendant Emmanuel La Roche: les incertitudes liées au "forfait fiscal" (équivalent de l'ISF suisse qui taxe progressivement les revenus), la troisième réforme sur l’imposition des entreprises et, évidemment, le renforcement du franc suisse par rapport à l'euro et au dollar, qui renchérit la valeur des biens aux yeux des étrangers.

Voilà pourquoi, selon lui, sociétés et investisseurs auraient pu être freinés dans leur projet d'acquisition l'an passé. Quid de 2016? La donne a changé, l'année aurait même démarré sur les chapeaux de roue. Notamment, estime Jérôme Félicité, grâce à l’arrivée de "nombreux Français qui, après avoir vendu leurs biens, ont décidé de fuir l’insécurité générale". Mais ceux qui recherchent une fiscalité plus abordable risquent de déchanter...

Léo Monégier