Israël : De la crise du logement à la crise sociale
La crise sociale qui ébranle l’Etat hébreux gagne en ampleur. Débuté, il y a une quinzaine de jours sur le boulevard Rothschild - artère majeur de Tel-Aviv -, le mouvement des « indignés » israéliens s’est propagé dans tout le pays. Samedi, ils étaient près de 150 000 à manifester dans les rues de plusieurs grandes villes, comme la capitale ou Jérusalem. Ils se sont regroupés sous la bannière de « la justice sociale », qui, selon eux, doit façonner la future société israélienne. Face à cette agitation inédite depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, le gouvernement de Benjamin Netanyahou mise sur un essoufflement du mouvement. A l’inverse de cet attentisme, le directeur général du ministère des Finances, Haïm Shani, a démissionné hier, témoignant d’une certaine nervosité gouvernementale. Et pour cause, les indignés ont été rejoints par la première centrale syndicale, la Histadrout, ainsi que par des maires et des élus locaux, rapporte René Backmann, envoyé spécial au Nouvel Observateur.
Le mouvement grandit et s’enracine
Ces renforts majeurs empêchent l’essoufflement du mouvement, et tend même à le densifier. A l’origine, cette vague de protestation est partie d’une flambée des prix de l’immobilier, qui ont connu une augmentation de plus de 60 % en quatre ans. La classe moyenne et la jeunesse israélienne, principaux acteurs de l’agitation sociale, en ont été les premières victimes. Ils sont en effet près de 70 % à ne pouvoir accéder à la propriété. La réponse de Benjamin Netanyahou – la construction de 50 000 logements – a été jugée « insuffisante » par la rue. Le Premier ministre est assis entre deux chaises : celle de la rue, et celle, tout aussi délicate à appréhender, des tycoons, ces groupes de financiers détenant les clés économiques du pays. De cette tension sur l’immobilier est né un plus vaste mouvement social axé sur le coût de la vie onéreux en Israël.
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