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L'immobilier britannique va moins mal... pas encore mieux

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Regain d’intérêt de la part des acheteurs, légère remontée des ventes, baisse moins marquée des prix… Le RICS* confirme la lente marche de l’immobilier britannique vers la stabilisation. Chaque mois, le RICS demande à ses membres, tous des professionnels de l’immobilier, d’évaluer leur activité.

Une synthèse est ensuite publiée, véritable bulletin de santé du secteur. La dernière édition de l’enquête, dévoilée mardi, montre que la tendance à l’amélioration observée en mars s’est poursuivie en avril. Ainsi, « les nouvelles demandes sur le marché ont augmenté pour le sixième mois consécutif », avec une hausse de près de 10 points de la part d’agents immobiliers témoignant d’une augmentation de ces demandes, plutôt que d’une contraction. Cette part est passée de 32 % en mars à 41 % en avril, soit « le niveau le plus élevé en près de 10 ans », commente le RICS. Le mouvement est particulièrement marqué à Londres, où 7 Chartered Surveyors sur 10 ont observé une progression de l’intérêt des acheteurs potentiels.

Mieux, cet intérêt semble avoir tiré le nombre de transactions, en hausse pour la première fois depuis la fin de l’automne 2008. En moyenne, les agents interrogés ont bouclé 10,6 ventes le mois dernier, contre un plus bas historique de 9,7 le mois dernier. Proche des 10,8 transactions du mois de novembre, le niveau d’activité reste très faible mais, « pour la première fois depuis août 2006, les agents sont unanimement optimistes sur la question des ventes ». Optimistes, les surveyors le sont également un peu plus en ce qui concerne les prix, puisque 59,9 % d’entre eux seulement disent avoir constaté « une baisse des prix plutôt qu’une hausse » au cours des trois dernier, contre 72,1 % (chiffre révisé en légère hausse) en mars. « L’indicateur reste très faible, mais le niveau observé est le plus élevé depuis le mois de janvier 2008 », commente le RICS. Une amélioration qui semble appelée à se poursuivre au cours des prochains mois, alors que le ratio des ventes sur stocks, un « indicateur clé du relâchement du marché », a lui aussi continué de progresser en avril. En hausse pour le quatrième mois consécutif, ce ratio est passé en un mois de 14,6 à 15,6 %, à son niveau le plus élevé depuis septembre 2008.

Des freins à la demande comme à l'offre Et pourtant. Malgré tous ces « signes avant-coureurs de redémarrage », Jeremy Leaf, porte-parole du RICS écarte toute « amélioration significative sans une augmentation de l’offre de crédit ni une levée des incertitudes sur l’emploi ». Côté offre, le spécialiste estime que la baisse des prix et la nouvelle législation sur les Home Information Packs** devraient maintenir les vendeurs à l’écart du marché pendant encore quelques mois. Le rebond de l’immobilier britannique n’aura vraisemblablement pas lieu cette année…

E.S.

*Royal Institution of Chartered Surveyors **Document attestant de la qualité d’un logement, que la loi oblige désormais les propriétaires anglais et gallois à faire réaliser avant même la mise en vente du bien

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