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La justice refuse les "demi-mesures" de New York pour ses HLM insalubres

Fuites d'eau, chauffage défaillant, peinture au plomb écaillée, cafards et rats...

Fuites d'eau, chauffage défaillant, peinture au plomb écaillée, cafards et rats... - Spencer Platt - AFP

180.000 logements sociaux à New York sont dans un état indécent. Pour éviter un procès, la mairie avait dévoilé un plan de redressement de 1,2 milliard de dollars sur cinq ans. "Voué à l'échec", estime le juge qui devait l'entériner.

La mairie de New York espérait avoir trouvé un accord avec les procureurs fédéraux pour remédier à l'insalubrité criante de ses HLM, mais un juge vient de retoquer leur plan.

La capitale financière américaine est connue pour ses milliardaires et ses appartements luxueux, mais c'est une des rares métropoles américaines à avoir conservé après la Seconde Guerre mondiale un important parc de HLM géré par une entité publique, la New York City Housing Authority (NYCHA), financée en partie par des fonds fédéraux. Cette administration gère encore aujourd'hui 180.000 logements, occupés par environ 400.000 personnes, essentiellement des personnes âgées et des familles aux revenus très modestes.

Cafards et rats

Fuites d'eau, chauffage défaillant, peinture au plomb écaillée, cafards et rats: l'insalubrité de ces logements avait été détaillée en juin dans un rapport du procureur fédéral de Manhattan, montrant notamment qu'au moins 19 enfants avaient été empoisonnés au plomb entre 2010 et 2016 et accusant l'entité publique new-yorkaise d'avoir tout fait pour dissimuler ces défaillances aux inspecteurs fédéraux.

Pour éviter un coûteux procès, les procureurs et la mairie démocrate de Bill de Blasio, qui avait toujours rejeté la responsabilité de ces dysfonctionnements sur les équipes municipales précédentes, avaient annoncé en juin un accord à l'amiable: la ville allait investir quelque 1,2 milliard de dollars sur cinq ans pour faire les réparations nécessaires, sous la supervision d'un expert fédéral.

Solutions trop "vagues"

Mais cet accord devait encore être validé par un juge, qui a refusé de l'entériner. Dans une décision de 52 pages, le juge fédéral William Pauley a estimé que l'accord souffrait de "défauts rédhibitoires", jugé les solutions proposées trop "vagues", qui risquent selon lui de se traduire par des "demi-mesures", "vouées à l'échec".

Le juge a donné aux procureurs et à la mairie jusqu'au 14 décembre pour proposer un autre accord. À défaut, le bureau du procureur pourrait avoir à engager un procès contre la mairie. En attendant de trouver une autre solution, le porte-parole du maire Bill de Blasio a assuré que la mairie ne reviendrait pas en arrière sur les 1,2 milliard d'investissements promis.

(Avec AFP)

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