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La mairie de New York met un peu plus la pression sur Airbnb

La ville de New York serre la vis sur les locations Airbnb

La ville de New York serre la vis sur les locations Airbnb - AFP

La plateforme va devoir transmettre la liste des hôtes et celle de leurs transactions à la ville.

C'est un nouveau tour de vis d'une grande métropole face au leader de la location entre particuliers. Le maire de New York Bill de Blasio a signé lundi un arrêté municipal obligeant la plateforme de location de logements de courte durée Airbnb à lui communiquer la liste de ses hôtes.

L'arrêté, qui s'applique à tous les sites d'hébergement de courte durée et pas seulement à Airbnb, contraint les opérateurs à fournir la liste de toutes les transactions effectuées pour des logements à New York. Tout manquement à cette obligation ou information erronée sera passible d'une amende d'au moins 1.500 dollars par mois et par logement.

Ces informations vont permettre à la municipalité d'appliquer plus efficacement les textes de l'Etat de New York, qui interdisent de louer un logement pour moins de 30 jours sauf si l'hôte est présent. L'arrêté prendra effet dans 180 jours, soit dans près de 6 mois.

New York emboîte le pas de San Francisco

"Nous sommes déçus que le maire de Blasio ait choisi de signer ce décret soutenu par l'industrie hôtelière plutôt que de défendre la classe moyenne new-yorkaise qui compte sur le partage de logement pour s'en sortir", a réagi le responsable de la réglementation d'Airbnb pour le nord-est des Etats-Unis, Josh Meltzer.

"Nous espérons collaborer avec le maire pour créer une réglementation de bon sens qui distingue enfin ces familles de quelques acteurs malfaisants", a-t-il ajouté, selon une déclaration postée sur Twitter.

New York n'est pas la première ville à prendre une telle initiative. Le berceau d'Airbnb, San Francisco, où se trouve encore son siège, a passé un accord avec la plateforme en mai 2017, après que l'entreprise a attaqué la cité californienne en justice. L'accord prévoit un transfert de données similaire à celui prévu par l'arrêté signé lundi par le maire de New York.

Airbnb accusé de réduire le parc résidentiel

Plusieurs élus de New York réclamaient cet arrêté depuis de longs mois, affirmant que l'émergence d'Airbnb avait sensiblement aggravé la crise du logement à "Big Apple", surnom de la ville. Elle avait ainsi pour effet de sortir des appartements du parc locatif ordinaire, qui n'étaient plus loués qu'à des visiteurs de passage, le plus souvent des touristes.

De plus en plus de grandes villes et de gouvernements ont pris des mesures de restriction concernant les locations de type Airbnb. Au Japon, la plateforme a dû retirer en catastrophe 80% des annonces de son site en juin, car une nouvelle législation impose aux hôtes d'enregistrer leur logement auprès des autorités. A Madrid, il faut désormais avoir une entrée indépendante du reste de l'immeuble pour pouvoir louer sous Airbnb. Ce qui empêche de facto la plupart des propriétaires de louer.

A Paris, les propriétaires doivent obtenir un numéro d'enregistrement pour louer leur résidence principale (pas plus de 120 jours par an). Pour les résidences secondaires, le local doit être à destination commerciale et non d'habitation pour pouvoir être mis en location saisonnière.

Enfin, l'Union européenne a lancé un ultimatum à la plateforme pour mettre fin aux clauses abusives contenues dans ses conditions générales d'utilisation.

(Avec AFP)

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