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La municipalité de Berlin critiquée pour avoir racheté des logements vendus par elle il y a 15 ans

La Ville de Berlin critiquée pour le rachat de 6.000 logements.

La Ville de Berlin critiquée pour le rachat de 6.000 logements. - John Macdougall - AFP

Berlin rachète 6.000 logements pour 920 millions d'euros. Elle les avait vendus il y a 15 ans.

Les édiles berlinois ont essuyé la semaine dernière de vives critiques de l’opposition après avoir annoncé le rachat, pour 920 millions d'euros, de quelque 6.000 logements vendus par la ville il y a 15 ans, dans un contexte d'envolée des prix de l'immobilier.

La société publique de logements sociaux Gewobag, qui va acquérir ce parc immobilier auprès de la société Ado Properties, "a maintenant des millions de dettes sans avoir créé le moindre mètre carré d'espace pour se loger", a fustigé le parti libéral FDP sur Twitter. Les autorités berlinoises "contribuent par ce biais à la spéculation immobilière", selon lui. Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a également vu dans cette opération "une dilapidation d'argent".

Difficultés pour trouver un logement

Pour racheter ces anciens logements sociaux, construits entre les années 60 et 90, la Ville va devoir dépenser 920 millions alors qu'en 2004 elle avait cédé ce parc pour 405 millions d'euros, selon les médias allemands. À l'époque Berlin, qui comme Hambourg et Brème constitue à elle seule un Land, cherchait à réduire sa dette colossale accumulée depuis la Réunification et s'étaient lancés dans de vastes opérations de cessions des logements sociaux.

Mais entretemps, la capitale allemande a énormément gagné en attractivité. Résultat: les loyers ont doublé au cours des dix dernières années et il devient difficile pour certains habitants de trouver un logement. La grogne ne cesse d'enfler dans cette mégalopole de 3,754 millions d’habitants autrefois réputée pour sa vie bon marché. Le maire, Michael Müller, a néanmoins assuré que cet achat, la plus grosse opération de renationalisation municipale, visait à "maintenir les loyers stables à Berlin".

Durant l'été, la municipalité avait déjà annoncé racheter à une société immobilière privée 670 appartements sur la très symbolique Karl Marx Allee, après des mois de mobilisation contre la spéculation immobilière. Berlin avait également annoncé en juin une loi qui pourrait être votée en 2020 visant à geler et encadrer des loyers pendant cinq ans dans le parc privé.

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