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Le Japon offre des maisons abandonnées à ses habitants

Près de 10 millions de maisons seraient abandonnées.

Près de 10 millions de maisons seraient abandonnées. - gdquest - pixabay

Près de 10 millions de maisons seraient abandonnées dans le pays du Soleil-Levant. Des experts estiment qu'en 2033, près de 22 millions de logements dans le pays pourraient être vacants.

À cause du vieillissement de la population, le Japon est confronté à un problème insolite: le trop-plein de maisons. Le JapanTimes, quotidien japonais en anglais, explique qu'un rapport au gouvernement de 2013 recensait plus de 8 millions de propriétés inoccupées. Ce chiffre aurait grimpé à 10 millions aujourd'hui et certains experts tablent sur 21,7 millions de logements inoccupés en 2033.

Si les campagnes sont plus touchées que les villes, ces dernières n'échappent tout de même pas au phénomène. Ainsi, à Tokyo, plus d'un appartement sur 10 est vide. À titre de comparaison, à Paris où le taux de vacance est assez élevé, il était de 8,1% en 2015 selon les dernières données disponibles de l'Insee. À Genève, en revanche, le taux de vacance est très bas, à 0,53% en juin dernier, selon l'office cantonal de la statistique. Reste que les comparaisons internationales sur ce point sont délicates puisque les méthodologies pour comptabiliser la vacance divergent d'un pays à l'autre.

Donner des maisons

Le problème est en tout cas bien réel au Japon, qui lui consacre le terme d'"Akiya". Réel parce que ces logements inoccupés peuvent attirer les vandales, explique le site immobilier RethinkTokyo, mais également car ces habitations vacantes ne sont pas entretenues et deviennent donc dangereuses. Mais surtout, précise RethinkTokyo, les municipalités comptant une multitude de maisons abandonnées perçoivent moins de revenus et les bâtiments vides dévaluent les demeures aux alentours.

Des banques Akiya ont donc été créées. Ces maisons abandonnées ont du mal à se vendre, considérées comme portant malchance. Elles sont donc vendues à des prix extrêmement compétitifs, certaines sont mêmes gratuites. L'acquéreur aura juste à payer les frais liés à la vente et évidemment les travaux de remise en état et de mise aux normes antisismiques, surtout pour les demeures construites après 1981. Après le tremblement de terre de 1978, l'ampleur des dégâts avait été telle que le gouvernement avait révisé la loi sur les normes de construction.

Diane Lacaze