BFM Immo
A l étranger

Le plan Obama va dans le bon sens, malgré des carences

-

- - dr

« Le plan […] ne brisera pas à lui seul la spirale des saisies immobilières, mais il complète plutôt bien la stratégie de relance diversifiée de la nouvelle administration américaine ».

Les analystes d’Exane BNP Paribas accueillent avec enthousiasme mesuré le programme de soutien au marché américain du crédit immobilier présenté hier par Barack Obama.

D’un montant de 75 milliards de dollars , le plan doit aider 4 à 5 millions de ménages à refinancer leur prêt et éviter la saisie à 3 à 4 millions foyers supplémentaires. Soit 9 millions de ménages au maximum. Or, Exane rappelle que « le nombre de ménages en situation de negative equity était estimé à 12 millions en fin d’année dernière et devrait avoisiner 15 millions à l’automne 2009 ». Autre point soulevé, l’absence dans le plan de mesures à destination des ménages perdant leur emploi, plus nombreux chaque trimestre. « Même un juge des faillites capable de réduire le montant des prêts ne pourra pas sauver les cas les plus désespérés ». Au programme des prochains mois, donc, une poursuite des pressions baissières sur les prix et un maintien de l’activité de construction résidentielle sur « des niveaux durablement déprimés ».

Alors, le plan Obama, un coup d’épée dans l’eau ? Loin de là. Exane reconnaît que les mesures présentées hier constituent « un plan de soutien habile pour les classes moyennes endettées qui ont encore un emploi ». L’expansion du refinancement public devrait ainsi « redonner « gratuitement » environ 10 milliards de dollars de pouvoir d’achat aux ménages », tandis que les aides au refinancement privé « pourraient fournir environ 20 milliards de dollars par an aux ménages, avec un coût partagé entre l’Etat, les banques et les investisseurs ». L’approche du nouveau Président a par ailleurs pour elle de « poser les jalons d’un interventionnisme plus massif sur le marché du crédit hypothécaire », via une injection supplémentaire de capitaux dans les deux agences hypothécaires Freddie Mac et Fannie Mae. On pourrait également imaginer que le Trésor décide un jour de « contraindre les banques à appliquer le schéma de modifications de prêts si les incitations ne suffisent pas », ajoute Exane.

E.S.

BFM Immo