Mystère autour de l'immobilier du clan Ben Ali

Ce sont les associations Sherpa et Transparence International, connues pour être à l’initiative de l’enquête visant le patrimoine personnel de trois chefs d’Etat Africains en France, qui ont ouvert la brèche des poursuites à caractère financier à l’encontre de l’ex-dirigeant de la Tunisie. L’enquête porte aujourd’hui sur les biens du clan Ben Ali, et doit aboutir au gel des avoirs des actifs qui ont été éventuellement détournés, en passant notamment par « un recensement exhaustif des biens (mobiliers et immobiliers) appartenant aux membres des familles Ben Ali et Trabelsi », selon Transparence International. Mais à combien se chiffre et de quoi se compose ce patrimoine immobilier en question ?

Des biens outre-Atlantique...

Pour l’heure, l’incertitude règne quant aux actifs du clan, tant immobiliers que mobiliers. Mais il est vraisemblable que l’ex-président et sa famille, outre des comptes bancaires en Suisse, en Tunisie ou dans le Golfe, sont propriétaires d’une multitude de biens partout dans le monde. M. Ben Ali disposerait ainsi de propriétés au Brésil et en Argentine, bien qu’il ait fui le pays en possession de ses titres de propriétés. Le Parisien rapporte également que le gendre de Ben Ali aurait une vaste propriété à Westmount, acquise en 2008 pour plus de 2 millions de dollars.

...En Tunisie...

En Tunisie même, les propriétés des Ben Ali consisteraient en l’ensemble des grands hôtels des villages de tourisme, ainsi qu’en une privatisation progressive de terres publiques « pour y construire des palais », relate au Parisien un professeur d’économie de Tunis. Dernier exemple en date : une propriété située sur un terrain réservé à l’Agence de l’eau, acquise par le gendre de Ben Ali.

...Et en France

En France, la rumeur avance que l’ex-président serait propriétaire à Paris d’un bien estimé à 37 millions d’euros, divers immeubles en région parisienne, un chalet à Courchevel ou encore une demeure à Saint-Tropez. Certains opposants parlent également d’un immeuble dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Mais la démonstration de ces titres risque d’être ardue, pointe le quotidien, étant donné l’éventualité de leur détention via des sociétés écran.

Une « liste noire des biens mal acquis » par la famille Ben Ali circule actuellement sur Internet, et les mouvements financiers suspects du président déchu sont guettés par l’organisme Tracfin, qui orchestre la lutte anti-blanchiment en France.