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Paris et Londres perdent de leur superbe auprès des ultra-riches

Paris n'a pas autant séduit que l'année prédécente.

Paris n'a pas autant séduit que l'année prédécente. - Jean-Sebastien Evrard - AFP

Dans le classement des villes préférées des personnes les plus riches de la planète, Paris et Londres étaient respectivement 2ème et 3ème l'an dernier. Cette année, aucune des deux ne figurent sur le podium.

Les personnes les plus riches de la planète délaissent Paris et Londres. Chaque année, Barnes, spécialiste de l'immobilier haut-de-gamme, établit le classement des villes préférées des "ultra high net worth individuals" (UHNWI) dont la fortune est supérieure à 30 millions de dollars et des "high net worth individuals" (HNWI) dont le patrimoine personnel est compris entre 1 et 30 millions de dollars. Cette année, c'est Hong Kong la star du classement. "Très recherchée par la clientèle haut de gamme, particulièrement chinoise, Hong Kong est aujourd’hui la ville la plus chère au monde" pour les biens haut-de-gamme (33.000 euros par mètre carré en moyenne sur ce segment du marché immobilier). "Si les appartements avec vue sur mer sont très prisés, les expatriés privilégient les maisons de Happy Valley, la zone résidentielle de la ville", ajoute le réseau.

New York, qui était première l'an dernier, arrive à la deuxième place cette année. "La perte d'une place par Big Apple ne doit pas être interprétée comme un signe de désaveu", explique Barnes. "Le marché reste dynamique. Entre 2012 et 2016, les prix avaient atteint un tel sommet que la correction se poursuit en 2018 avec une baisse moyenne des prix de 8%. La demande reste soutenue pour les biens supérieurs à 5 millions de dollars soit 4,1 millions d'euros". À la troisième et quatrième place se trouvent Los Angeles, qui gagne ainsi une place, et Toronto, qui fait son entrée dans le top 5. Les deux villes ont "beaucoup de points en commun: l'une et l'autre sont des capitales de l'industrie du digital et de l'intelligence artificielle", précise Barnes.

Le désamour de Paris et Londres

En revanche, coup dur pour Paris et Londres. Paris était passée de la cinquième à la deuxième place du classement l'an dernier, portée par l'élection d'Emmanuel Macron, sa désignation pour accueillir les Jeux Olympiques ou encore l'effet Brexit. Cette année, elle a rechuté à la cinquième place, pénalisée par le mouvement social des gilets jaunes. Le marché y reste tout de même actif. Les prix ont progressé de 8% l'an dernier et les transactions de 16%. "Le marché bénéficie de l’effet Brexit avec de nombreuses transactions dans l’Ouest parisien à des Français expatriés envisageant de revenir en France. D’ailleurs le XVIe arrondissement, délaissé ces dernières années, attire à nouveau les familles, car le rapport qualité/prix y est devenu très intéressant. De plus, l’arrondissement comprend la plus forte concentration de grands appartements familiaux (plus de 200 m²) et les écoles de l’Ouest parisien restent les meilleures de Paris", précise Barnes.

Londres, de son coté, n'apparaît même plus dans le top 5 du classement, victime du Brexit. Les transactions, qui avaient déjà chuté de 30% en 2017, ont encore reculé de 10% l'an dernier. Barnes tente de rester positif: "Cependant, Londres reste une ville cosmopolite, centre mondial des affaires, et offre aujourd’hui de belles opportunités avec un prix au mètre carré entre 18.000 euros et 32.000 euros pour les biens haut de gamme et entre 34.000 euros et 57.000 euros pour les biens d’exception".

Le palmarès Barnes des cinquante villes les plus recherchées a été établi en regroupant plusieurs critères de choix : l’aspect financier, les attraits émotionnels et les aspects pratiques. En croisant tous ces indicateurs, des villes ont gagné ou perdu des places au palmarès, de nouvelles sont arrivées et à contrario d’autres en sont sorties.

Diane Lacaze