Quelle est l'influence économique de Paris ?

Le 19/08/2014 à 13:55

Paris n'est "que" 3e du classement Forbes - dr

Forbes estime que Paris doit son poids économique à sa domination nationale plutôt qu’à son rayonnement sur la scène internationale. Les craintes sur la croissance ne laissent rien présager de bon pour les années à venir.

Un classement Forbes sacre Paris troisième ville la plus influente du monde, derrière Londres et New York. Ou plutôt, loin derrière. L’étude constate en effet que les capitales anglo-saxonnes, qui ont « perdu [leurs] pouvoirs hégémoniques » mais arrivent toujours « très nettement en tête », ont désormais pour principales concurrentes des métropoles extra-européennes. Et si Paris occupe la troisième marche du podium, ce n’est pas tant en raison de sa portée internationale que de la « domination totale » qu’elle exerce sur l’économie nationale, et au fait qu’elle concentre la quasi-totalité des grandes entreprises du pays. « Paris est loin derrière New York et London dans la plupart des domaines essentiels », explique Joel Kotkin, professeur d’études urbaines à l’université Chapman, co-auteur de l’enquête.

A la traîne en matière d’investissements internationaux

Celle-ci a été menée sur la base de huit critères : le montant des investissements étrangers, la concentration de sièges de grandes entreprises, le nombre et le type d’activités dans lesquelles ces entreprises sont spécialisées, le développement des réseaux de transport vers les autres grandes métropoles, la solidité des services à la production, les services financiers, le poids des technologies et des médias, ainsi que la diversité raciale.

Parmi les quelques chiffres rendus publics par Forbes, quelques-uns suffisent à montrer le retard accumulé par Paris. La capitale française a attiré en moyenne 129 investissements étrangers par an au cours des cinq dernières années. New York en compte 143, Londres 328. Quatrième au classement général, Singapour atteint le chiffre de 359 ; Hong Kong (6e), Dubaï (7e) et Beijing (8e), 234, 245 et 142 respectivement. De même, avec 60 sièges sociaux d’entreprises internationales sur son sol, Paris fait pâle figure aux côtés de New York (82) ou Tokyo (154). Le détail des autres critères étudiés n’est, malheureusement, pas dévoilé.

Les prévisions de Forbes sont plutôt sombres, qui décrit une France engluée dans la « relative stagnation économique » de l’Union européenne. Le Vieux continent compte bien quelques villes compétitives, mais ni Munich, ni Rome, ni Hambourg ne semblent aujourd’hui à même de faire leur entrée dans le top 10 dans les prochaines années, poursuit Joel Kotkin.