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Un immense complexe immobilier et portuaire, construit par la Chine au Sri Lanka, va ouvrir ses portes

Sri Lanka: la "Cité portuaire" de Colombo ouvre début 2021

Sri Lanka: la "Cité portuaire" de Colombo ouvre début 2021 - ISHARA S. KODIKARA - AFP

"Port City" est un projet de 1,4 milliard de dollars financé par Pékin. Il double la taille du quartier financier de Colombo, la capitale du Sri Lanka.

L'ambitieuse "Cité portuaire" construite par la Chine au Sri Lanka près de Colombo va ouvrir en début d'année prochaine et sera une zone franche, a annoncé le gouvernement sri-lankais en présentant son budget annuel. Cette "Cité portuaire" ("Port City"), projet de 1,4 milliard de dollars financé par Pékin dans le cadre de ses "Routes de la soie", est un complexe immobilier et portuaire construit sur une presqu'île artificielle de 269 hectares gagnés sur l'océan Indien et qui double la taille du quartier financier de la capitale.

Piloté par le groupe étatique chinois Communications Construction Company (CCCC), il s'agit actuellement du plus gros investissement étranger sur l'île. L'économie sri-lankaise, encore sous le coup des attentats de Pâques de l'année dernière, souffre de la pandémie et le gouvernement espère que le nouveau complexe attirera les investissements étrangers. "J'envisage de présenter en janvier au Parlement un nouveau cadre légal permettant de promouvoir les services commerciaux et l'investissement dans cette Zone économique spéciale", a déclaré aux députés le Premier ministre Mahinda Rajapaksa qui est également le ministre des Finances.

"Un choix de premier ordre pour les investisseurs"

Il a ajouté que la Cité portuaire de Colombo offrira des avantages fiscaux pour attirer le commerce et les banques ainsi que des services de transactions de change. Il n'a pas fourni de détails. "Nous croyons que la Cité portuaire de Colombo deviendra un choix de premier ordre pour les investisseurs et le monde des affaires grâce au cadre légal favorable aux entreprises et aux investisseurs", a-t-il dit.

Mahinda Rajapaksa, président de 2000 à 2015 et notamment à l'époque du lancement du projet en 2014, a emprunté massivement à la Chine pour des infrastructures dont certaines sont devenues des éléphants blancs. Incapable de rembourser des prêts souscrits auprès de Pékin pour l'aménagement du port en eau profonde de Hambantota, l'île avait dû en céder fin 2017 le contrôle complet à la Chine pour 99 ans. Gotabaya Rajapaksa, frère de Mahinda, a été élu président il y a un an et l'a nommé Premier ministre. Les deux frères, dont l'alliance a remporté en août les élections législatives, ont démenti que le pays soit piégé par son endettement envers la Chine.

Selon la Banque asiatique de développement, l'économie sri-lankaise frappée par la pandémie a reculé cette année de 5,5%. Mahinda Rajapaksa n'a pas fourni de prévision pour cette année mais a dit espérer une croissance du PIB de 5,5% l'an prochain. Les agences de notation internationales ont baissé leurs notes pour le pays, dont les réserves extérieures ont chuté alors que le tourisme, importante source de recettes, est très affecté par la pandémie. Le pays a remis en place des confinements récemment après l'apparition de nouveaux cas.

Avec AFP

D. L.