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La France en retard sur l’éolien offshore

Des éoliennes offshore

Des éoliennes offshore - dr

L’Allemagne et l’Angleterre se placent en leader du marché de l’éolien offshore, alors que la France éprouve des difficultés pour finaliser ses projets. Des retards au niveau de l’innovation au refus d’installation, la filière reste encore très fragile dans l’hexagone.

« Les présidents des communautés d'agglomération du Havre (Seine-Maritime) et de Saint-Nazaire (Loire Atlantique) ont signé lundi au Havre un « accord-cadre de coopération » pour faire émerger une « filière industrielle française » dans l'éolien offshore », indique La Tribune. C’est un signe très encourageant pour la filière, après le refus du président de la république, Nicolas Sarkozy, d’implanter des éoliennes au large des côtes vendéennes. Celui-ci avait signifié à la région « ne pas retenir la zone au large de l'île de Noirmoutier », ce qui avait beaucoup déçu les professionnels.

L’éolien terrestre contre l’éolien en mer ?

L’éolien, qui souffre d’un déficit de popularité par rapport au photovoltaïque par exemple, notamment à cause de son envergure et de son bruit, produit pourtant une part non négligeable d’électricité. Et « selon PricewaterhouseCoopers (PwC), la capacité annuelle installée en éolien terrestre devrait commencer à décroître en 2020 pour être rattrapée par la capacité installée en mer dès 2026 » révèle le quotidien économique. En effet, les conditions de vent sont bien meilleures et la place pour les installer est beaucoup plus importante qu’au niveau terrestre. Même si « à ce jour, le coût du mégawattheure (MWh) offshore atteint 3,5 millions d'euros soit plus de deux fois celui du MWh terrestre, le potentiel du marché européen et les dizaines de milliers d'emplois qu'il laisse entrevoir aiguisent les appétits » précise le quotidien.

Accueillir mais aussi construire

Et si la France est en retard au niveau de la construction, les maires du Havre, Antoine Rufenacht, et de Saint-Nazaire, Joël Batteux, ont souligné que « la vocation des deux métropoles portuaires n'était pas seulement d'assembler et de stocker des éléments d'éoliennes, mais aussi de « fabriquer » tous leurs composants ». En effet la concurrence est rude et d'autres industriels étrangers pourraient s'implanter à proximité des ports français, bien situés pour desservir à la fois la Manche et l'Atlantique. L’attractivité des ports serait alors elle-même menacée à mesure que se développe le marché britannique, « une implantation industrielle de part et d'autre de la Manche ne se justifiant pas » relève La Tribune.

Adèle Raiton