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Un maire qui ne veut pas d' « Arabes » dans sa commune ?

Le Plessis-Robinson, petite ville paisible ... Et xénophobe ?

Le Plessis-Robinson, petite ville paisible ... Et xénophobe ? - Benjism89 / Wikimedia

Le maire du Plessis-Robinson est soupçonné de discriminer les maghrébins dans l’octroi de logements sociaux. Alors qu’il nie les faits, une enquête est en cours à Nanterre.

Une commune qui bloquerait les demandes de logements sociaux lorsqu’elles viennent de familles d’origine maghrébine, impossible ? Les soupçons pèsent en tout cas sur Philippe Pemezec, maire UMP du Plessis-Robinson, dénoncé dans le livre coup de poing sorti fin février « Bienvenue au Front – Journal d’une infiltrée ».

Dans cet ouvrage, la journaliste Claire Checcaglini, qui a mené une enquête sous l’identité d’une fausse militante d’extrême droite, raconte sa rencontre avec ce Vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine. Selon l'AFP, en lui parlant de sa ville, il aurait déclaré participer aux « commissions d’attribution des logements sociaux » et y agir de manière très arbitraire. La journaliste rapporte des propos choquants, tels que : « je peux vous dire qu’au Plessis, il n’y a pas beaucoup d’Arabes. Je fais très gaffe ».

Le maire nie en bloc

Dès la publication du livre, « une enquête préliminaire a été ouverte à Nanterre pour déterminer si le maire UMP […] a joué de son influence pour écarter […] les "Arabes" de l’attribution de logements sociaux », précise l’agence de presse. C’est Martine Gouriet, présidente du groupe PS au Conseil général des Hauts-de-Seine, qui avait immédiatement saisi le parquet de Nanterre, conformément à l’article 40 du Code pénal, disposant que « toute autorité […] qui […] acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République ».

Mais Philippe Pemezec dément les faits avec virulence, se déclarant victime « d’attaques purement politiciennes », et reprochant à Martine Gouriet de vouloir « se faire de la publicité » et chercher à « masquer les propres turpitudes du PS ». Selon lui, la discrimination sur le logement dont il est accusé est « impossible techniquement ». Propos qui se vérifieront suite à l’enquête.

Marielle Davoudian